TGH, qui n’a distribué de dividendes que deux fois depuis son introduction en Bourse, a choisi de rémunérer autrement ses actionnaires. Dans un communiqué de presse publié hier, la holding a annoncé qu’elle compte distribuer les actions de sa filiale, HayatCom, sur les actionnaires de la société mère cotée. Cette opération va se concrétiser par une réduction de capital de l’ordre de 20%. Un actionnaire détenant 60 actions TGH se verrait attribuer 5 actions HayatCom contre l’annulation de 12 actions TGH. Cela devrait également se traduire par une réduction de la valeur du titre sur le marché.
HayatCom est une société qui a vu le jour en 2003, sous forme d’une Joint-Venture entre la famille Chabchoub et le koweïtien Hayat Communication, opérant dans l’infrastructure de télécommunication. Progressivement, elle a consolidé son activité historique pour se spécialiser dans l’installation, la mise en service et la maintenance des équipements de télécommunication, tant pour le compte des équipementiers que pour les opérateurs téléphoniques. Elle a une importante présence dans le continent africain, notamment en Algérie. HayatCom Tunisie détient, en fait, 50% de HayatCom Algérie.
Le plus important dans cette histoire serait d’évaluer l’intérêt d’une telle opération pour les actionnaires. En réalité, ce qui est en train de se passer est tout simplement le remplacement d’un actif liquide (qui est TGH) par un autre qui ne l’est pas, au moins dans les conditions actuelles. À notre meilleure connaissance, il n’y a aucune information publique qui montre qu’il y a une intention de faire coter HayatCom. Il y a bien évidemment une piste relativement facile, à savoir celle de l’inscription directe sur le Marché Alternatif. La principale condition est d’avoir deux institutionnels qui détiennent 20% du capital depuis une année au moins.
Mais pour les actionnaires de référence, se transformer en une Société Faisant Appel à l’Épargne (FAPE), grâce à la détention du capital par plus de 100 actionnaires, ouvre bien des pistes de développement. En lisant le communiqué, on note que la « croissance remarquable de HayatCom à l’international » et l’intention de son Conseil d’Administration « d’apporter une meilleure flexibilité financière » indiquent que des levées de fonds sont en train d’être préparées. La piste du marché obligataire serait, logiquement, la plus pratique surtout s’il y a urgence. Le marché est actuellement porteur, et s’emprunter en dinar pour aller à un développement africain avec des revenus en devises serait un superbe effet de levier.
Les actionnaires individuels ne semblent pas apprécier cette démarche et le titre TGH a ouvert ce jeudi en forte baisse, avec un carnet de ventes bien garni. L’opération nécessite plus d’explication de la part de la holding pour montrer l’intérêt de suivre un tel montage. Les bonnes intentions ne sont pas toujours bien interprétées par le marché.