Désormais, une formule est sur toutes les lèvres dans le monde de l’entreprise en Tunisie (et partout dans le monde) depuis l’installation de la pandémie à demeure sur la planète : la transformation digitale. L’organisation de ce webinaire était donc une évidence pour la fondation EFE-Tunisie avec l’appui de la fondation Citi pour débattre de l’un des principaux défis de cette digitalisation : son impact sur le processus de recrutement.
Parmi les panélistes de haut niveau et des chefs d’entreprise de différents secteurs qui ont animé les panels, Badreddine Ouali, Président Vermeg, est ouvertement optimiste : « En pleine pandémie, la Tunisie a pu faire du télétravail sans problèmes, nos réseaux n’ont pas lâché, ce n’est pas la même chose dans le monde. De plus, on ne pèse pas sur le transport et on peut opérer de n’importe quelle région. Le télétravail est une formidable opportunité pour la Tunisie ; exit les côtes et l’autre bout du monde ». Selon lui, la cerise sur le gâteau est que la Tunisie ne sera plus saignée dans ses ressources humaines, cette fuite des cerveaux que nous devons désormais voir avec un nouveau regard.
Ouali ne semble regretter qu’un seul point, celui de la perte de la sociabilité qu’il estime fondamentale dans les entreprises par la création d’une « contagion » dans le bon sens ; celle du contact humain et du réseau. Mais il ne veut pas que l’on comprenne que nous sommes lacérés par des pertes de productivité : « Les économistes l’ont dit mais le digital, même s’il est désigné, n’est pas coupable. Les pertes de productivité sur les 15 dernières années sont largement imputables aux problèmes d’optimisation des ressources. »
Interrogé sur les infrastructures à mettre en place en urgence, Badreddine Ouali va encore plus loin lors du panel sur l’impact de la transformation digitale sur la fonction RH et les nouveaux métiers, en assurant que la Tunisie n’a pas besoin d’autres infrastructures que les cerveaux et le maillage Internet. Il poursuit dans sa logique : « Il y a un secteur exposé à la concurrence internationale et un autre pan qui ne l’est pas. Pour moi, le premier est le plus performant, c’est celui qui paye les impôts. L’autre est celui qui les engloutit (par ricochet). Nous sommes en phase avec la concurrence internationale et nous pouvons gagner. »
Ouali cite l’exemple de l’avant et l’après-pandémie ; quand ayant des réseaux fermés et des ordinateurs cantonnés, on s’est retrouvé du jour au lendemain ouverts à tous vents et c’est alors que nous avons dû inventer des entreprises sécurisées. Il n’a pas froid aux yeux : « Nous étions attaqués une à deux fois par semaine avant la Covid, maintenant c’est 2 à 3 fois par jour et nos nouveaux héros sont les gens de l’infrastructure et de la sécurité des réseaux. »
Rappelons que le 7ème projet Pathways to Progress conduit par Education for Employment EFE-Tunisie a permis de former 211 jeunes sur les compétences soft skills à travers la plateforme en ligne Emplea+ et de les former en mode présentiel et à distance sur les programmes soft skills Workplace Success et les techniques de vente et de placer 91 jeunes dans des emplois auprès de 5 employeurs : Microcred, Enda, Kromberg et Schubert, Alva et Legaltech.