Tous les projecteurs sont focalisés sur les chiffres des banques. Après une année très agitée, marquée par les mesures exceptionnelles décidées par la BCT, le secteur commence 2021 dans le même cadre, avec une hausse des risques de contrepartie auxquels il faudra ajouter le défi du passage aux normes IFRS.
En particulier, l’UIB intéresse le marché après sa politique très prudente lors des établissements de ses comptes semestriels qui lui ont coûté un résultat négatif. C’est donc une sorte de baromètre pour l’ensemble du secteur.
Les indicateurs d’activité montrent que le dernier quart de l’année a enregistré une reprise des intérêts encaissés qui se sont établis à 212,332 MTND, une progression de 56,2% par rapport à la même période en 2019. Un rattrapage expliqué par la mise en place de nouveaux échéanciers au titre des crédits accordés aux particuliers, ayant fait l’objet de report d’échéances, avec la capitalisation des intérêts conventionnels de la période du moratoire, exclusion faite de tout intérêt ou pénalité de retard. La période de report n’a pas été prise en compte pour déterminer l’ancienneté des créances des clients ayant bénéficié des mesures de soutien.
Les intérêts décomptés durant la période de report, et qui ont été capitalisés, sont constatés en résultat du fait que leur encaissement effectif est raisonnablement assuré. Toutefois, ceux capitalisés au titre des crédits de la clientèle classés (classes 2, 3 et 4) ont été constatés en agios réservés.
Ainsi, sur l’ensemble de l’exercice 2020, les intérêts n’ont reculé que de 4,9% à 498,593 MTND. La marge d’intérêt a atteint 243,908 MTND en 2020, une baisse de 1,1%, inévitable à cause des mouvements du Taux Directeur.
Les commissions et les revenus du portefeuille-titre commercial et d’investissement se sont stabilisés au cours du quatrième trimestre, et les produits d’exploitation bancaires affichent une hausse de 42% à 257,088 MTND. En 2020, c’est plutôt une baisse de 5,8% à 662,791 MTND qui est enregistrée. Il ne faut pas oublier que la décision de la BCT concernant la gratuité d’une série de produits a effrité les marges sur les commissions qui se sont inscrites sur une tendance baissière de 6,4% à 116,138 MTND en 2020.
Des revenus en berne ont été partiellement compensés par un contrôle des charges d’exploitation. Elles ont baissé de 11,2% à 62,794 MTND sur le dernier quart de l’année et de 8,2% sur l’ensemble de l’exercice à 260,780 MTND. Globalement, le PNB 2020 n’a perdu que 4,1% à 402,011 MTND.
Les efforts de l’UIB pour ajuster son bénéfice net sont reflétés au niveau des charges opératoires qui ont nettement reculé de 12,3% sur le quatrième trimestre à 41,833 MTND. Sur l’ensemble de l’année, c’est plutôt une hausse de 6% à 202,612 MTND, provenant quasi-intégralement des frais de personnel. Ces derniers affichent une progression de 8,6% en 2020 pour atteindre 143,446 MTND. Le coefficient d’exploitation en 2020, de 50,4%, ne peut être pris comme référence car il s’agit bien d’une année exceptionnelle. En 2021, il serait à la baisse et se stabiliserait à sa moyenne historique. Le Résultat Brut d’Exploitation de la banque a accusé, en total, un recul de 12,7% à 199,500 MTND.
Globalement, l’UIB a pu sauver la mise et les pertes du premier semestre sont à oublier. Bien que le marché actions ne semble pas bien interpréter les réalisations de la banque, nous apprécions la qualité des chiffres publiés, surtout en matière de gestion des coûts. L’impact sur le résultat de ces actions managériales sera visible en 2021.