Plusieurs Tunisiens de la Diaspora qui ont quitté Paris, Munich, Londres et Washington pour s’installer pendant quelques mois en Tunisie et profiter d’un environnement de télétravail plaisant ont été réunis par l’ATUGE qui les a invités à commenter leur expérience et à ouvrir le débat sur les opportunités qui pourraient émerger de cette pratique mise en vedette par la Covid-19.
La Covid-19 révèle les atouts de la Tunisie
« L’Association des Tunisiens des grandes écoles (ATUGE) a choisi ce jour particulier ; celui du 14 janvier qui marque le 10ème anniversaire de la Révolution, pour recueillir les témoignages d’Atugéens installés à l’étranger qui ont fait le choix de travailler à partir de la Tunisie », annonce Emna Kharouf, présidente de l’ATUGE Tunisie et modératrice du Webinaire.
Se sont ainsi gracieusement prêtés à l’exercice Maroua Sallami (Analyste dans la Banque Mondiale-Washington), Amine Triki (Transport Ferroviaire-UK), Karim Jbeli (Expert BI – Energie-Paris), Ines Ghenimi (Awalee Consulting – BNP-Paris) et Amine Belkhiria (CEO Leanios GmbH i.G-Munich).
Nous apprenons qu’ils ont derrière eux des expériences entre 10 et 16 ans à l’étranger et qu’ils occupent des positions managériales dans les secteurs du Conseil, Banking, ingénierie, développement, logiciel, Big Data, transport… Leur point commun est d’être situés dans une disposition qui leur permet d’opérer en mode de télétravail et d’avoir profité de la première accalmie après la première vague de la Covid-19 pour passer un peu de temps en Tunisie avec l’accord de leurs employeurs. Pour certains, cela fait plus de 3 mois qu’ils sont ainsi installés en Tunisie et ils en profitent.
Les atouts sont pratiquement les mêmes pour tous : l’opportunité de visiter plusieurs villes de Tunisie, savourer la présence de la famille, se retrouver entre amis, profiter d’un espace de vie qui n’a rien à voir avec leur logement à l’étranger, apprécier un jardin, le soleil, aller boire un café…
Attention aux assurances, infrastructures IT, fiscalité, administration
Les invités de l’ATUGE ont également en commun l’intelligence de commencer à cogiter sur ce qu’ils pourraient tirer de cette expérience. Ils disent qu’ils se sont mis à développer de nouveaux repères et à multiplier les accointances dans l’option pas du tout éloignée d’un retour en Tunisie et certains parlent même d’un agenda sur 5 années. Ils ont commencé à tâter le pouls de profils particuliers et confessent qu’ils ont été agréablement surpris par les opportunités de recrutement et d’investissement qu’ils ont découvert. Ils prennent le temps des échanges et de la réflexion à partir de ces échanges, évoquent un moyen terme…
Ils insistent lourdement sur les atouts de la Tunisie mais relèvent quelques points à traiter en urgence pour proposer une contrée capable de séduire les télétravailleurs : les produits d’assurance qui prennent en compte la dimension internationale, la généralisation des infrastructures IT et surtout la fibre optique, fignoler un statut fiscal ad hoc, fluidifier les démarches administratives… Car les témoignages évoquent des ressortissants étrangers qui sont actuellement en train de faire du télétravail à partir de la Tunisie.
Le filon du télétravail est clair et présent, aussi bien pour les Tunisiens que les ressortissants étrangers. Seulement, le gouvernement tunisien doit être créatif. Les invités de l’ATUGE proposent des « packages hôteliers » et maisons d’hôtes pour des séjours de plusieurs semaines et même plusieurs mois, des messages impactants du genre « Venez travailler au soleil »…
Des ponts pour les cerveaux
C’est ici qu’émerge une même idée qui germe dans l’esprit des intervenants qui soulignent que nous sommes devant une grande opportunité pour le gouvernement tunisien pour que des compétences tunisiennes à l’étranger viennent redécouvrir le pays. Une opportunité unique de ramener nos compétences parties depuis des années dans des vagues successives connues par tout le monde comme une « fuite de cerveaux ». Le tout, disent-ils, c’est de transformer la création d’un environnement de télétravail en portière vers l’ouverture de nouvelles perspectives, y compris sur le plan personnel. Et ils s’engagent à encourager tous ceux qui bénéficient de configurations professionnelles qui leur permettent de faire du télétravail à venir vivre l’expérience en Tunisie, à la condition que le gouvernement saisisse l’opportunité avec la communauté tunisienne à l’étranger et s’engage lui aussi à fond.
Le mot de la fin revient à Emna Kharouf qui estime que la Tunisie est très apte à devenir un centre de télétravail par rapport à l’Europe : « Pour le télétravail comme le travail, tout court en Tunisie, il y a énormément d’opportunités, il reste à créer des ponts professionnels, un bon trait d’union et, en cela, vous êtes nos ambassadeurs pour « ramener » nos compétences à l’étranger. »