L’internet continue à bouleverser le monde des opérateurs télécoms en challengeant leur modèle économique. Selon les chiffres de l’Instance Nationale des Télécommunications, le Trafic Voix Fixe est sur une tendance baissière aussi bien sur le marché local qu’étranger. Il est passé de 1,9 million de minutes en septembre 2018 à 1,6 million deux ans plus tard. Par abonnement, la moyenne n’est plus que 30,7 minutes à la fin du troisième trimestre 2020 contre 45,3 minutes deux ans auparavant. Entre ces mêmes deux dates, le Trafic International sortant est passé de 1,7 million de minutes à 1 million seulement. Le recul est confirmé chez tous les opérateurs sans exception. Pourtant, en termes de taux de pénétration par ménage, nous sommes passés de 42% en 2018 à 48,9% en septembre dernier.
En revanche, l’internet continue à évoluer rapidement. Le nombre d’abonnement a progressé de 15% en moyenne entre septembre 2018 et septembre 2020 à 1 295 449. Le taux de pénétration ADSL a augmenté de 5,9% à 27,1%. La consommation moyenne de la Data Fixe par abonnement et par FSI ne cesse de progresser. De même, pour la Data Mobile, la consommation moyenne est passée du simple au double, atteignant 15,2 Go pour les Clés 3G/4G et 4,3 Go pour les smartphones. Cette performance est réalisée en dépit de la baisse du nombre d’abonnement sur les deux dernières années.
L’internet est donc de tuer l’utilisation de la téléphonie fixe classique qui devrait évoluer vers la VoIP. Mais vu le coût, les entreprises peinent à effecteur ce passage. Actuellement, le parc est composé seulement de 13 708 abonnements. La solution pratique que la majorité des entreprises ont trouvée est d’équiper leurs employés de puces, avec une série d’avantages dont un forfait internet qui joue le rôle de la téléphone IP.
Ce phénomène, qui est également pratiqué par nous tous lorsque nous communiquons, n’est pas en faveur des opérateurs télécoms qui tentent de tirer encore profit du réseau en cuivre. Le problème du marché tunisien est sa petite taille et la modestie du revenu moyen de la population. Toute nouvelle technologie coûte cher comme le cas de la fibre optique qui reste inaccessible pour la majorité des tunisiens. Ces facteurs font que l’évolution du secteur des télécommunications soit lente en Tunisie. La 5G serait économiquement lourde à supporter car la 4G et les autres investissements restent encore à rentabiliser.