Ce que ne sait pas beaucoup d’entre nous c’est que nos hôpitaux génèrent des recettes considérables. La facturation des services des soins offerts reste très faible par rapport à leurs coûts réels, mais c’est l’effet volume qui tire ces revenus vers le haut. En 2021, les subventions de l’État devraient atteindre 43,080 MTND selon le budget du ministère de la Santé. Les ressources propres de ces hôpitaux atteindraient 517,400 MTND. Ce sont des montants que les admissions et les consultations externes drainent aux caisses de ces établissements. Les urgences des hôpitaux traitent chaque année plus de 100 000 passages et le Nombre de journées d’hospitalisation dépasse les 4 millions par an.
D’où vient donc le déséquilibre des budgets de ces établissements qui nous conduit à des drames comme celui du jeune médecin à Jendouba ? C’est tout simplement le même phénomène que nous constatons dans les entreprises publiques. En grande partie, ce sont des recettes virtuelles. Beaucoup de patients ne paient pas ce qu’ils doivent à ces structures. D’autres se font soigner en signant des effets remboursables sur plusieurs années. Cela sans oublier la dette colossale de la CNAM envers les hôpitaux et qui a dépassé les 400 MTND.
Encore une fois, nous nous retrouvons face à un problème de gouvernance. Une cascade d’entités appartenant à l’État et qui coopèrent sans se faire payer. Si la CNAM n’a rien payé, c’est parce que les deux autres caisses sociales ont des dettes envers elle de 4 500 MTND. La CNSS et la CNRPS ont, à leur tour, des créances encore plus grandes sur d’autres établissements, et la chaîne continue.
Jusqu’à quand ce désordre va continuer ? Chaque mois, nous perdons bêtement des vies à cause de l’absence de l’entretien qui retrouve ses origines dans l’enfer financier des entreprises publiques. Mobilisons-nous tous pour sauver ce pays car ce sont vraiment les toutes dernières chances pour le faire.