Parmi les mesures de la Loi de Finances 2021, il y a celle relative à la hausse des droits de consommation appliqués sur les bières. Le nouveau tarif serait de 0,024 TND par centilitre au lieu de 0,018 TND en vigueur actuellement.
Mais combien cette mesure apporterait aux caisses de l’État ? Nous allons prendre comme référence la production de 2019, puisque l’année en cours n’est pas encore achevée. Tout au long de 2019, la production de la bière a atteint 2 030 800 Hectolitres. Tout calcul fait, cela signifie une recette supplémentaire de 121,848 MTND. Ce n’est pas rien, mais cela nécessite une consommation aussi soutenue que l’année en question.
Est-ce que cette mesure pourrait affaiblir la demande ? Selon les chiffres du leader du secteur, la SFBT, la consommation a bien résisté au cours de cette année en valeurs, mais elle a perdu un peu de terrain en volume à cause du confinement. Dans ses indicateurs d’activité du troisième trimestre, la société a exprimé son souhait que le Gouvernement « tiendra compte de cette baisse pour revoir l’augmentation du droit de consommation prévu par le projet de la loi des finances 2021 », chose qui n’a pas été faite.
Historiquement, la consommation a résisté face à l’augmentation des prix. Le Tunisien est prêt à tout délaisser pour vivre de bons moments avec sa canette de bière, et l’État compte bien sur cette configuration pour renflouer ses caisses. Dans le rapport de la Loi de Finances, les recettes seraient plus importantes, à 220 MTND. Là, il faut tenir compte de la hausse des droits sur les vins, qui passeront de 1,8 TND par litre à 2,4 TND. En tout, cela représente 24% de la croissance des droits de consommation programmée pour 2021 et qui se chiffre à 917 MTND.