La COVID-19 a aidé les entreprises tunisiennes à découvrir le monde du télétravail et ses complications. Indépendamment de l’évolution de la crise, ce mode de travail devrait continuer à être adopté, surtout dans les structures qui s’organisent dans des Open Spaces. La pandémie a montré les limites d’une telle organisation.
Pour les sociétés, ce n’est pas une si mauvaise affaire. Avec la tendance actuelle de réduction des coûts, le télétravail permet d’engager moins de charges opérationnelles et même de baisser la charge salariale. On ne va pas distribuer des tickets restaurants à ceux qui bossent à distance et qui ont le luxe de déjeuner chez eux. En même temps, laisser ses salariés loin de tout contrôle risque d’encourager les dérapages, surtout que le tunisien moyen est plutôt connu par son manque de discipline.
La bonne nouvelle est qu’il existe une solution pratique entre les deux, appelée le Desk Sharing. Il s’agit d’un Open Space où les places ne sont pas attribuées. Chaque collaborateur dispose d’un casier privé où il peut mettre ses affaires personnelles, son ordinateur et ses dossiers. Lorsqu’il quitte l’entreprise en fin de journée, il doit laisser la place vide et prête à accueillir demain quelqu’un d’autre. Cette approche offre l’avantage d’un espace de travail dynamique qui facilite l’intégration et qui met en avant le travail collaboratif.
Il y a même de grandes organisations qui sont allées plus loin, en déménageant dans des locaux avec un nombre de bureaux inférieur à celui du personnel. En d’autres termes, les cadres travaillent dans le Desk Sharing et en bénéficiant de quelques jours par semaine de télétravail. On regroupe tous les avantages d’un seul coup.
Pour l’entreprise, c’est un moindre coût de fonctionnement avec la possibilité d’externaliser facilement certaines tâches, comme le nettoyage. Pour le personnel, cela permet une flexibilité avec quelques jours de travail à distance, donc un équilibre plus juste entre la vie personnelle et celle professionnelle.
Mais il faut faire très attention à la mise en place d’une telle structure car il y a des employés, y compris des cadres, qui sont plutôt habitués à évoluer dans des espaces fermés, des bureaux qui leur donnent une discrétion. D’autres personnes dans le top management trouvent des difficultés de côtoyer un personnel avec un moindre statut. Cet élément est à prendre en considération car l’entreprise risque de perdre des talents. Généralement, des formations spécifiques sont mises en place lors d’une telle transformation car le salarié typique va disparaître, laissant sa place à un modèle qui exécute plusieurs tâches dans plusieurs espaces.