La pandémie a bel et bien révélé l’impératif de la digitalisation. En Tunisie, des premiers pas ont été accomplis dans la transformation digitale mais le chemin est encore long et les challenges nombreux.
EY Tunisie et Huawei ont organisé le 11 novembre 2020 le premier webinar, dans une série de webinars, intitulé “Digitalisation des services publics : Où en est la Tunisie ?” avec la participation de différents panélistes des secteurs public et privé.
L’urgence de la digitalisation des services publics a fait l’objet d’un consensus de tous les panélistes. Un vieux constat qui n’a pu qu’être renforcé avec la pandémie du coronavirus.
La numérisation va bon train aujourd’hui en Tunisie, selon Hella Grar, Manager Senior à Neoledge-Afrique. Toutes les parties prenantes publiques et privées sont fortement sensibilisées sur l’importance de la digitalisation. Ainsi, Raoudha Khélif, Chargée de la Direction Générale des Technologies de l’Information au sein du MTC en charge du déploiement de la stratégie nationale e-gov, juge la transformation digitale cruciale pour “l’avènement de la transparence dans les services publics, le renforcement du capital confiance des usagers et est de ce fait un levier principal de bonne gouvernance pour les administrations publiques”.
Des challenges à relever
Toutefois, cette transformation fait face à plusieurs challenges, en l’occurrence la disparité des organismes de gouvernance, la multitude des parties prenantes et l’absence de 1er responsable. En effet, la digitalisation des administrations “ne fait pas partie des priorités nationales, et pourtant, elle devrait l’être”, ont convenu les panélistes.
Au niveau de l’administration, il y a une résistance aux changements qui exige une révision de la stratégie de communication autour de ces réformes. Ainsi, les services publics font état d’un manque important de ressources humaines compétentes en termes de numériques. Khélif avoue qu’ils sont “mal staffés pour mener ce projet de digitalisation” et qu’il faut recruter des experts et des cadres pour pousser la capacité d’exécution.
En dépit de ces difficultés, certaines expériences en la matière ont connu un succès, tel que le projet Neoledge-Afrique présenté par Hella Grar. Malgré les challenges liés à l’exécution du projet, celui-ci a été réalisé dans des délais records et pendant la période de confinement, grâce à l’engagement des partenaires.
Avec un regard dirigé vers l’avenir, le dernier intervenant Adnane Ben Halima, vice-président en charge des relations publiques pour la région Méditerranée de Huawei Northern Africa, souligne l’importance des décisions qui seront prises dans ces prochaines années et qui auront des répercussions directes sur le positionnement digital de la Tunisie.