Il y a quinze ans, le métier de youtubeur n’existait pas. Aujourd’hui, la plateforme de partage de vidéos a fait des dizaines, voire des centaines de millionnaires ! Aperçu.
Faire appel à des célébrités pour influencer les consommateurs est une pratique qui n’a cessé de se développer depuis quelques décennies : à la presse écrite d’abord, puis à la radio et à la télévision. Au milieu des années 2000, et avec l’explosion de la popularité d’Internet, les marques se rendaient compte de l’importance des blogueurs pour promouvoir leurs produits et services. Suivis par des milliers de fidèles de followers, ces influenceurs avaient un reach très limité comparé à celui des stars du cinéma ou du sport, mais un impact beaucoup plus important qu’eux. Au fil des années, et avec l’apparition des réseaux sociaux, les blogueurs ont été rejoints par les youtubeurs, les instagrameurs … et tiktokeurs (?).
À l’heure où de plus en plus de consommateurs n’ont plus confiance en la publicité, de plus en plus d’internautes s’équipent de logiciels de blocage de bannières. En effet, une étude réalisée en 2017 par AdBlock Plus et Global Web Index a révélé que 40% des internautes américains utilisent des logiciels pour bloquer l’affichage des bannières publicitaires sur Internet. Trouver des moyens pour entrer en contact avec eux devient d’une grande importance pour les marques. Solution ? Les influenceurs. Une étude publiée en 2015 par le cabinet Nielsen a, en effet, montré que seuls 49% des internautes en Afrique et au Moyen-Orient font confiance aux bannières sur le web contre 85% pour les recommandations de leurs amis et 71% pour les articles de presse.
Quand marketing et communauté font bon ménage
En Tunisie, le marketing d’influence fait son entrée sur les canaux digitaux classiques, notamment les posts sponsorisés sur Facebook. Bien que les chiffres sur le marché de la publicité digitale ne soient pas disponibles, il est clair que Facebook accapare la part du lion. Et il n’est pas difficile de deviner les raisons derrière la popularité du site de Zuckerberg : le site compte plus de 7 millions d’utilisateurs Tunisiens, et il est extrêmement simple et peu coûteux d’y lancer de la publicité.
Pour se distinguer, les marques misent sur les influenceurs et influenceuses : des célébrités qui jouissent d’un (très) large followship sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram. Bien que ce modèle soit utile pour la notoriété et le brand recognition, explique Tarek Nachnouchi, il n’est pas très utile pour influencer les décisions d’achat. Pour cela, les études ont montré que les micro-influenceurs disposent d’un plus grand impact. Ayant un nombre plus restreint de followers, ces influenceurs misent sur la proximité et l’accessibilité. La relation qui les lient à leur communauté est donc plus étroite et leur influence est beaucoup plus importante.
Toute la difficulté réside dans la création d’une communauté engagée. “En tant qu’influenceur, mon focus est sur la qualité de la communauté et non pas sa taille”, a souligné Chahrazed Remadi, blogueuse et globe-trotteuse tunisienne, lors de sa participation à un meetup sur le thème Influencer’s Business organisé par le coworking space RedSpace. Pour ce faire, la blogueuse recommande de s’adresser à une niche avec laquelle on partage la même passion. Pas une mince tâche : plus la cible est passionnée par un sujet ou une thématique, plus il est difficile de l’attirer. Pour ce faire, il faut “miser sur un contenu de qualité”, explique Remadi. Et d’ajouter : “Un contenu de qualité doit être informatif et/ou offrir de la valeur ajoutée aux membres de la communauté”.
Des micro aux nano … influenceurs !
Poussant plus loin la notion des micro-influenceurs, Tarek Nachnouchi souhaite tirer pleinement avantage de l’influence qu’ont les utilisateurs des réseaux sociaux sur leur entourage, amis et membres de la famille. “Il s’agit de nano-influenceurs puisqu’on parle de personnes dont le cercle d’influence ne dépasse pas les quelques centaines de personnes”, a-t-il expliqué. Imaginez qu’un ami, que vous connaissez bien, vous fait part d’une promotion exclusive chez votre boutique préférée de prêt-à-porter ou une remise sur votre parfum préféré. Vous allez certainement apprécier le geste. Si une marque vous envoie ses offres, vous allez probablement les considérer comme des spams.
C’est sur ce phénomène que Boostini essaie de capitaliser : transformer les utilisateurs des réseaux sociaux en des ambassadeurs de marques à travers le net. Pour les marques, cette plateforme offre une opportunité inédite pour atteindre des canaux jusqu’alors inaccessibles, notamment les messageries instantanées. En outre, le fait qu’il s’agisse d’utilisateurs qui partagent avec des gens qu’ils connaissent, la plateforme permet d’offrir des niveaux de ciblage que même des géants comme Google et Facebook ne pourraient atteindre. “Si un ami se prépare à se marier, ou un de vos proches s’apprête à devenir papa, vous allez leur envoyer des offres qui leur sont parfaitement adaptées”, explique Nachnouchi. Mieux encore, l’application utilise aussi des avancées de l’intelligence artificielle et du big data pour guider les marques dans le choix des nano-influenceurs les plus adaptés à l’offre proposée.