Un rapport rendu dernièrement public par le ministère des Finances sur l’état des entreprises publiques nous offre un rare aperçu sur la situation financière de ces entreprises. Chez El Fouladh, par exemple, le rapport précise que la production actuelle est de seulement 50% de la capacité de production de l’entreprise.
Les auteurs du rapport indiquent que ceci est dû principalement au vieillissement des équipements et le manque des investissements nécessaires à cause de l’incapacité de l’entreprise à sécuriser les financements nécessaires. Cette situation a provoqué des arrêts fréquents de la production.
En 2018, la production de l’entreprise a connu une légère hausse de 3% par rapport aux niveaux de 2017, mais une baisse de 7.7% par rapport à la production enregistrée en 2016.
L’année 2018 a vu également une baisse de 6% des ventes due essentiellement à la baisse des ventes du rond à béton, utilisé essentiellement dans le secteur du BTP, et qui représente plus de 80% des ventes de l’entreprise. Ceci dit, les ventes des pylônes de transport d’énergie électrique, principalement à la STEG, et des tréfilés, utilisés principalement dans les activités agricoles, ont connu de leur côté une hausse de 39 et 43% respectivement.
L’entreprise a procédé, depuis 2013, à la mise en place d’un plan de départ volontaire visant à réduire la masse salariale. Ainsi, le nombre d’employés d’El Fouladh ont connu une baisse de 4% passant de 1090 à 1046. Cependant, la masse salariale a connu une hausse de 6.3% pendant la même période pour passer de 34.9 millions de dinars à 37.1 millions de dinars. Le salaire moyen a ainsi connu une croissance de 6.6% allant de 2.668 mille dinars à 2.844 mille dinars.
Une situation financière difficile
Le résultat de l’entreprise a connu une légère amélioration entre 2017 et 2018, bien qu’elle est encore au rouge. Au fait, l’entreprise a contracté en 2018 une perte de 23 millions de dinars contre 26.4 millions de dinars en 2017.
“Cette situation est due principalement à l’évolution des charges financières qui passent de 22.5 millions de dinars à 30 millions de dinars en 2018”, ont souligné les auteurs du rapport. “Il est donc urgent de procéder à l’assainissement de la situation financière de l’entreprise”, lit-on dans le même document.
L’incapacité de l’entreprise à accéder aux financements nécessaires pour ces investissements peut rendre la situation de l’entreprise encore plus difficile. Au fait, le rapport du ministère des Finances indique que l’incapacité d’El Fouladh à renouveler ses équipements a fait que “l’entreprise est contrainte à fabriquer du rond à béton RB 400 au lieu du RB 500 ce qui impacte son compétitivité sur le marché local”, lit-on dans le document.