Le 14ème congrès du CJD Tunisie (Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise) s’est tenu aujourd’hui sous le thème “Repensons notre avenir”, au Mövenpick Hotel du Lac et a eu pour invité l’écrivain, chef d’entreprise et économiste Jacques Attali.
L’objectif de cet événement est de réagir et débattre des impacts de la crise et de proposer des solutions qui permettront à notre pays de relancer son économie.
Dans la première partie, en visioconférence de Paris, Jacques Attali affirme que le CJD a une présence internationale importante spécialement en France et partout dans le monde où souffle actuellement une tempête économique, politique et sociale due à la pandémie Covid-19.
Attali affirme qu’aujourd’hui, la situation est extrêmement grave, mais que bien avant le déclenchement de la crise, elle était prévisible. C’est pour cela qu’il estime que les dirigeants devraient accorder beaucoup plus d’attention aux recommandations et conseils des experts quant à une éventuelle crise dans le temps.
La Corée du Sud représente pour Jacques Attali un des meilleurs exemples sur lequel il faut s’appuyer, car elle a déjà subi les conséquences de la pandémie en 2010. C’est pour cela qu’aujourd’hui, elle s’est dotée des moyens de prévention adéquats. En effet, la Corée s’est retrouvée impactée au niveau des importations industrielles mais a su tirer son épingle du jeu de ses expériences passées.
Attali insiste sur l’importance de “prévoir ce qui est nécessaire et prévoir ce qui est important”. Il affirme qu’aujourd’hui, la situation est telle qu’il faut vivre avec le virus en élaborant systématiquement l’hypothèse du pire, tout en sachant que si le pire ne se réalise pas, ça sera une bonne surprise !
Le pire reste à prévoir
L’écrivain affirme qu’il est toujours préférable de s’attendre à une bonne surprise que d’être surpris par de mauvaises surprises. Ainsi, se préparer au pire, c’est créer les conditions pour que le pire n’arrive pas.
De plus, il détaille la notion du pire en précisant que le “presque pire” est le fait que la pandémie se poursuit pour une année à l’échelle mondiale, si d’ici-là les chercheurs trouvent un vaccin contre le coronavirus.
Attali confirme que pour l’instant, il faut cohabiter avec le virus spécialement pour ce qui est des dirigeants des entreprises qui sont dans l’obligation de créer des conditions de gestion favorables et nécessaires au fonctionnement de leur système.
La deuxième hypothèse pessimiste que détaille Jacques Attali, à l’occasion de la 14ème édition du CJD, est celle de la crise économique sur trois ans.
L’économiste juge que c’est la durée possible pour remonter au niveau de la production. Et même dans certains cas, il affirme qu’il faudra 8, 9 ou même 10 ans de travail pour remonter la pente.
Au sujet de la France, il précise qu’il lui faut pas moins de 6 à 7 ans pour retrouver une économie prospère et que la crise va se manifester par la baisse considérable du niveau de vie, l’augmentation du taux de chômage, faillites, etc.
L’écrivain autodidacte trouve qu’aujourd’hui, il va être très difficile de garantir la stabilité politique et économique mondiale. D’ailleurs, les conséquences sur le niveau politique ne vont pas tarder: déception, tromperie, mensonges, etc. Voilà à quoi les politiciens vont faire face.
Pour ce qui est de la Tunisie, Attali affirme que la situation est critique dans le sens où il n’y a pas encore assez de moyens médicaux pour faire face à la crise, et encore moins d’équipes en terme de priorité sanitaire.
Pour le volet économique, Attali tire la sonnette d’alarme concernant l’endettement public et privé.