Le ministère des Affaires Culturelles a annoncé, vendredi après-midi, en réaction à la polémique déclenchée, jeudi, par la municipalité de Carthage, “la poursuite de l’organisation des spectacles culturels et artistiques à l’amphithéâtre romain de Carthage”.
Une polémique entamée par la municipalité de Carthage
En effet, sous prétexte de ” prévention des risques de contamination à la Covid-19 “, la municipalité voulait interdire les spectacles à l’amphithéâtre romain de Carthage. Selon un communiqué du ministère, cette décision a été prise “en concertation avec les autorités locales dans le gouvernorat de Tunis et toutes les parties intervenantes”.
Le ministère rappelle le maintien des restrictions contenues dans le protocole sanitaire en vigueur depuis la relance des activités culturelles et artistiques dans le pays. Il souligne également que “les organisateurs seront informés, à temps, de toutes les nouveautés et ce en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique”.
S’agissant de la polémique liée à l’interdiction des spectacles à Carthage, il ressort des arguments présentés par l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (AMVPPC) que la Municipalité de Carthage n’est pas habilitée à intervenir à ce sujet.
L’Agence a souligné que “l’octroi des visas d’exploitation des sites et monuments sont au cœur des prérogatives de l’agence en vertu de la loi de sa création”. Cette institution relevant du ministère des Affaires Culturelles œuvre à l’exploitation et la promotion des sites et monuments historiques.
Selon le texte du communiqué publié jeudi, l’Agence a indiqué que la municipalité avait “réclamé les frais d’organisation des spectacles à l’amphithéâtre de Carthage”. À ce sujet, elle a précisé que “les contrats conclus avec les organisateurs, comme les associations et les impresarios, sont inscrits aux Recettes des Finances”.
Auparavant, la municipalité avait demandé à l’agence de lui fournir son programme d’activité, ce que l’agence qualifie encore une fois de ” violation flagrante de son domaine de compétence “. À cela, l’agence ajoute avoir répondu ” à toutes les précédentes correspondances de la Municipalité en conformité avec la loi “.
Limitation des spectateurs à 70% de la capacité d’accueil pour cause de Covid-19
En dehors du Festival international de Carthage, -dont l’édition 2020 a été annulée-, l’amphithéâtre romain de Carthage abrite, habituellement, des spectacles organisés par différentes parties du secteur public et privé. Parmi les spectacles organisés cet été, on cite une soirée de la Troupe nationale de la Musique sous la conduite du Maestro Mohamed Lassoued, tenue le 13 août à l’occasion de la Fête nationale de la femme.
En dépit de la volonté de la municipalité d’interdire les spectacles de Carthage, une démarche qui a été largement contestée par les institutions culturelles officielles, le spectacle Ziara de Sami Lajmi “Ziara ” a bien eu lieu jeudi 27 août.
L’humoriste Lotfi Abdelli a été programmé vendredi soir à Carthage, pour présenter son one man show ” Abdelli 100% Tabou”. Une grande polémique entoure le show de cet artiste connu pour son style d’humour qui n’est pas du goût de certains. Abdelli continue de se produire dans plusieurs manifestations estivales, à l’instar du Festival de Bizerte (le 22 août) et le Festival de Dougga (le 27 août).
Selon le protocole sanitaire, le nombre des spectateurs autorisés dans les lieux de spectacles est limité à 70% de la capacité d’accueil de chaque espace. Il est aussi obligatoire de prendre les précautions nécessaires pour la prévention de la Covid-19, à travers le port du masque, la désinfection des lieux et la distanciation sociale.