Elle brille dans son domaine par son professionnalisme, sa rigueur. Houda Ghozzi fait partie de celles qui font bouger les lignes. Directrice du programme Competition Tunisia (OST), elle a débuté sa carrière dans le domaine académique. Titulaire d’un doctorat en Management Stratégique de l’Université Paris Dauphine, elle possède une quinzaine d’années d’expérience dans l’enseignement et la recherche universitaires. Elle a occupé plusieurs postes d’enseignante en Tunisie (IHEC Carthage, MSB) comme en France (Paris IX Dauphine). Houda est également consultante pour plusieurs entreprises tunisiennes et internationales ainsi que pour des institutions gouvernementales, avec un accent sur le développement de programmes à fort impact visant à favoriser le potentiel entrepreneurial et l’employabilité des jeunes.
Faciliter l’employabilité des étudiants au sein des start-up tunisiennes
Croyant dur comme fer au potentiel des étudiants et de la jeunesse tunisienne, Houda a orienté ses recherches vers l’entrepreneuriat social en Tunisie. Elle n’a de cesse de souligner l’importance de favoriser les écosystèmes entrepreneuriaux, le rôle des structures de soutien ainsi que les modèles commerciaux et les stratégies de mise à l’échelle des entreprises sociales.
Pour elle, la question de l’employabilité est aujourd’hui au cœur du développement en Tunisie. Ses ambitions vont au-delà de la recherche théorique. Elle souhaite apporter concrètement sa pierre à l’édifice pour dynamiser cet écosystème. C’est en 2016 qu’elle a décidé de lancer l’« Open Start-up Competition Tunisia » qu’elle décrit comme étant «un programme de pré-incubation destiné aux étudiants qui leur offre l’ensemble des ressources, de réseau et de suivi pour leur permettre de créer des startups qui ont un impact social. On s’est positionné sur ce segment où l’on observe aujourd’hui un GAP. En effet, la plupart des structures d’accompagnement sont moins susceptibles d’accompagner les étudiants car le taux de casse au sein de cette population est très important ».
Ghozzi ajoute que le positionnement de l’OST sur le segment «étudiant » s’explique notamment par le nombre estimé à 60000 demandeurs d’emploi qui sortent chaque année sur le marché de l’emploi.
Les trois dernières éditions de ce programme ont abouti à la formation de 220 étudiants à fort potentiel. Y ont participé 120 mentors, y compris des professeurs et des praticiens. 14 projets d’impact ont été créés. L’OST a également contribué à renforcer l’écosystème entrepreneurial tunisien et à faciliter l’employabilité des étudiants au sein des startups tunisiennes.
« La jeunesse, un capital inestimable »
En ce qui concerne ses objectifs pour l’année prochaine, Ghozzi précise que l’OST évoluera à une échelle supérieure : « On est actuellement en train de travailler avec son équipe sur la scalabilité du programme « OST X » à l’échelle nationale », souligne-t-elle.
Selon la spécialiste, « il s’agit en premier lieu de se déployer à l’échelle des 15 rectorats en Tunisie. Deuxièmement, le lancement de la création du pré-incubateur. Car on était une compétition et là, au mois de septembre, nous avons la première cohorte qui sera lancée. Enfin, le développement régional de l’OST car nous sommes en train de négocier avec des partenaires pour entamer la même expérience dans des pays voisins incluant le Maroc, l’Egypte… ».
En guise de conclusion, Ghozzi conseille de croire en la jeunesse. Car, selon elle, c’est un capital inestimable : « On ne peut avoir de développement dans un pays comme la Tunisie sans une jeunesse épanouie et soutenue ! ».