La Maison des Arts LAB de Sousse serait une parfaite illustration de décentralisation de l’économie collaborative et sociale en Tunisie.
Créé par Farouk Zahi en 2015, cet espace de networking englobe à la fois l’art et les nouvelles technologies. L’objectif de cet espace ? Accompagner la réalisation des envies et des projets de chacun, tout en développant une communauté inventive dans le domaine de l’industrie créative et le développement durable. Il regroupe d’ailleurs une communauté qui ne cesse de s’agrandir : startups, free-lanceurs, blogueurs, artistes, experts, formateurs, associations, incubateurs, agences…
Un appel aux bailleurs de fonds pour soutenir l’industrie créative
« Nous sommes avant tout une entreprise sociale qui œuvre pour le développement durable et le renforcement des communautés. Plus précisément, nous proposons des programmes destinés au développement de la communauté pour promouvoir l’industrie créative. L’idée est de donner une image positive aussi bien à l’échelle locale qu’à l’échelle internationale » a-t-il conclu.
« La Maison des Arts est financée par nos propres moyens. Nous n’avons pas bénéficié de financements extérieurs » souligne Farouk qui déplore le manque de moyens inhérents pour aider les jeunes issus de villes de l’intérieur du pays.
Continuant sur la même lancée, le CEO et créateur de ce concept, précise que depuis 5 ans, l’espace n’a bénéficié d’aucune aide sociale contrairement aux espaces soutenant uniquement des projets à vocation technologique. L’épidémie du Covid-19 n’aura pas arrangé la situation, en obligeant l’espace à rester fermé durant plus de trois mois.
« Je lance un appel aux bailleurs de fonds (ONG, Business Angels,…) pour encourager l’industrie créative et le développement durable qui sont indispensables pour booster l’employabilité des jeunes, notamment dans le tourisme culturel, l’événementiel, etc. ».
Le responsable nous explique, par ailleurs, que les fonds recueillis serviront à faciliter le déplacement des jeunes, notamment issus de Monastir, Kairouan et autres villes limitrophes car pour le moment, la Maison des Arts LAB ne peut pas assurer leurs frais.
Un coworking space spécialisé dans l’industrie créative en Tunisie
Ce qui caractérise la maison des arts des autres espaces culturels est qu’il s’agit du premier espace de coworking spécialisé dans l’industrie créative en Tunisie !
Un espace de travail où des entrepreneurs, porteurs de projets et d’idées partagent, communiquent avec une diversité de services et d’événements qui visent à développer le réseautage et accroître l’esprit de la production culturelle et artistique. L’économie collaborative est mise en avant grâce à la mutualisation et l’échange de services, de ressources, de biens, de temps, de savoirs et de compétences.
Le développement rapide de l’économie collaborative est directement lié à celui d’Internet et de nouvelles technologies associées qui favorisent la constitution de réseaux et de communautés via des plateformes dédiées.
En outre, la Maison des Arts LAB s’articule autour de 4 clubs aux domaines variés qui animent l’espace via des événements ponctuels.
Le « club d’amateurs de cinéma » offre la possibilité d’étudier la technique et l’histoire du 7ème art dans le cadre de la projection d’un film. Sa spécificité est de réunir des membres ayant des intérêts communs, leur transmettre le savoir-faire pour développer leurs loisirs et créer de l’emploi à travers des réalisations cinématographiques.
Le coworking space propose aussi un « club culture de l’entrepreneuriat » qui fait office de lieu de rencontre et de débat, de réunions régulières, d’échanges d’informations et de contact direct entre les étudiants, enseignants et professionnels.
Pour renforcer les deux précédents, un « club digital » regroupe les professionnels de l’IT ainsi que les étudiants passionnés par le numérique, la transition digitale et le développement des startups.
Enfin, et non des moindres, « le club Tourisme, Culture & Patrimoine » vise à promouvoir à chaque fois la culture d’une région ou d’une ville différente, et ce dans le but d’encourager le tourisme culturel.