À l’occasion du lancement de la consultation nationale sur la décentralisation, Lotfi Zitoun, ministre des Affaires Locales, a organisé ce matin une conférence de presse au Palais des Congrès. Détails.
Deux ans après la tenue des premières élections municipales libres de son histoire, la Tunisie est encore loin de prétendre à finaliser sa démarche de décentralisation.
Cette réforme s’est toutefois heurtée à un certain nombre d’obstacles, notamment en termes de capacité des administrations municipales, de faiblesse des services fournis par les municipalités, de poids excessif de la bureaucratie, mais aussi d’insuffisance de ressources financières, d’injustice sociale et économique récurrente et de déséquilibre entre régions et localités.
La consultation nationale sur le processus de décentralisation vise donc à accélérer cette démarche. Cette consultation se tiendra de juillet à octobre 2020 avec l’organisation de 17 ateliers à travers le pays.
D’après Lotfi Zitoun, cette consultation couvrira plusieurs points notamment la définition des priorités pour la prochaine étape au sein d’une feuille de route pour la décentralisation, ainsi que de la relation du système centralisé avec le système local avec, notamment, le transfert de compétences aux municipalités et la clarification des relations entre les autorités centrales et locales.
Les participants à cette consultation se pencheront également sur l’évaluation du Code des collectivités locales et de la loi électorale. D’après le ministre, cette évaluation aurait pour objectif d’améliorer la stabilité des conseils municipaux, la bonne gestion de leurs missions et la clarification des relations entre les administrations locales et centrales. “À travers cette consultation, nous souhaitons mettre l’accent sur les préparatifs nécessaires à l’organisation des élections régionales dès 2022, comme mandaté par le Chef du gouvernement”, a souligné le ministre.
La consultation verra donc la participation de plus de 7000 élus locaux, ainsi que de députés, de représentants des partis politiques, de la société civile ainsi que des partenaires internationaux de la Tunisie.
Améliorer le taux d’encadrement
Et en réponse à une question du Manager sur le taux d’encadrement, toujours faible dans les administrations locales, le ministre a indiqué que deux projets ont été déjà entamés sur ce plan. “Alors que la moyenne nationale est de 11%, le taux d’encadrement ne dépasse pas le 1% dans certaines municipalités, notamment celles créées récemment”, a indiqué le ministre.
Pour améliorer le taux d’encadrement, le ministre a indiqué qu’un programme de mobilité interne a été mis en place afin d’encourager les fonctionnaires à joindre les administrations locales. À travers ce programme, les fonctionnaires pourront garder les mêmes prérogatives tout en bénéficiant d’incitations supplémentaires. Ce programme va s’étaler sur 5 ans, a précisé le ministre.
Aussi, un programme lancé, grâce à un financement de la part des partenaires internationaux de la Tunisie, va permettre le recrutement de 1031 cadres au profit des municipalités et ce, pendant deux ans. “L’objectif est qu’à la fin de cette période, les municipalités seraient en mesure de recruter ces cadres”, a souligné Zitoun.
L’objectif est d’atteindre un taux moyen d’encadrement de 15% avant la fin de l’année en cours, a précisé le ministre. Et de conclure : “Nous sommes conscients que l’objectif n’est pas très ambitieux mais c’est ce que nous pouvons atteindre avec les moyens à disposition”.