‘’Pourquoi la Bourse s’intéresse-t-elle à la RSE au point de lancer un guide pour les entreprises cotées et aspirantes ? Nous avons participé à une initiative de 102 Bourses dans le monde avec l’ONU pour coordonner nos actions pour un même langage et une même visibilité dans la contribution au développement durable, à la protection environnement et à la gestion sociale’’, atteste Bilel Sahnoun, patron de la BVMT.
4 retombées : visibilité, colocalisation, valorisation, participation
Parmi les 17 objectifs de l’ONU, la BVMT s’est fixée 3 objectifs avec son guide RSE sur le Reporting extra-financier aux normes ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) : l’égalité de genre, pas seulement en nombre mais aussi en en chances de promotion ; l’accompagnement des PME en simplifiant l’accès au marché alternatif et en le démocratisant ; un guide d’émission d’obligations vertes.
Un choix motivé par les retombées attendues de l’adoption de ce guide RSE :
– Rejoindre les 56 Bourses qui l’ont finalisé dans le monde et améliorer ainsi notre visibilité et attirer des partenaires
– Démontrer aux entreprises que l’adoption de cette politique n’est pas une charge mais une source de revenus qui améliore notre notoriété et nous positionne comme site de colocalisation, surtout après la Covid-19
– Convaincre la population des investisseurs que 30% de plus de valorisation de l’entreprise est à la clef et qu’il s’agit de nouveaux atouts à l’investissement
– Révéler que la RSE permet une meilleure ambiance en faisant participer les salariés aux décisions et au management.
Janosch Lipowsky, de la Konrad Adenauer Stiftung (KAS), ajoute une autre retombée attendue de l’élaboration de ce guide RSE qu’il décrit comme un atout dans la démarche générale de la transition économique de la Tunisie.
Clôture avant la fin 2020
L’argumentaire de ce que peut apporter ce genre de guide à l’entreprise s’étend au-delà des questions d’image pour s’imposer comme un vrai atout d’attrait des sacro-saints IDE. C’est assez extraordinaire quand on sait qu’il se concentre plutôt sur l’extra-financier mais, selon Ziad Kadhi, de Key consulting, le cabinet sélectionné pour élaborer ce guide de Reporting RSE : ‘’Nous sommes, de fait, dans une démarche volontariste et cela veut dire beaucoup pour les observateurs’’.
D’où l’importance capitale de la méthodologie de préparation du guide ESG. Et Hanène Ben Ayed, du même cabinet, souligne tout le sérieux de la démarche : une étude qualitative documentaire qui s’adosse aux normes internationales, l’élaboration d’un état et d’une synthèse avant de poser le cadre de référence, avant de compléter l’abord avec une étude sur le terrain auprès des entreprises pour étudier leur maturité et leur degré d’engagement RSE en veillant à l’adaptabilité au cadre tunisien. ‘’Nous en sommes actuellement à la finalisation de cette enquête de terrain, dernière étape avant le guide, et d’ici la fin d’année au plus tard, nous clôturerons le projet’’, promet-elle.
Presque le temps d’un match de football, le Webinar de la BVMT a été l’occasion de répondre à une foule d’interrogations que les entreprises se posent à propos de retour sur investissement, les fonds Green, les normes d’engagement et de reporting, les cycles de formation, la mobilisation des employés, la logique d’accompagnement… Et un dernier mot de Hanène Ben Ayed, Key consulting : ‘’Une étude européenne sur 2010-2019 a permis de montrer que les entreprises qui ont de meilleures notations sur leurs facteurs extra-financiers ont de meilleurs résultats, et même pendant le confinement, elles ont mieux résisté ; ce qui marque l’utilité de la mise en place de la démarche RSE’’.