2 milliards d’euros. C’est la somme colossale qui a “disparu” des comptes du géant allemand de la fintech Wirecard.
Wirecard a en effet retardé la publication de ses résultats financiers pour l’exercice 2019, affirmant que ses auditeurs ne pouvaient pas comptabiliser 1,9 milliard d’euros (6,1 milliards de dinars) en cash. Le CEO de la société allemande, Markus Braun, a aussitôt démissionné.
Face à ces développements, les investisseurs ont réagi en poussant les actions de la firme allemande vers son niveau le plus bas, où les prix de ces actions ont connu une baisse de 75%.
Fondée en 1999, Wirecard était autrefois considérée comme l’une des entreprises technologiques les plus prometteuses en Europe. Elle traite les paiements pour les consommateurs et les entreprises et vend des services d’analyse de données. L’entreprise, qui compte près de 6000 employés dans 26 pays à travers le monde, a déclaré un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards d’euros (2,2 milliards de dollars) en 2018, soit plus de quatre fois le chiffre de 2013.
À ce moment-là, Wirecard valait plus de 24 milliards d’euros (26,9 milliards de dollars).
Mais dire que cette crise a été une totale surprise ne serait pas totalement vrai.
Car, à la fin de l’année dernière, le FT a publié un rapport et des documents d’entreprise suggérant que les bénéfices et les ventes ont été gonflés. Wirecard a nié les allégations. Mais une enquête de KPMG publiée en avril a révélé que la société n’avait pas fourni suffisamment d’informations pour expliquer les problèmes soulevés par le FT.
La chute du géant allemand du paiement électronique s’est accélérée jeudi, lorsque les auditeurs d’EY ont annoncé qu’ils ne pouvaient pas localiser 1,9 milliard d’euros en espèces qui étaient censés être dans les comptes de Wirecard. “Nous avons des informations indiquant que des confirmations de solde falsifiées ont été fournies concernant ces comptes”, a indiqué le cabinet comptable dans un communiqué.
Wirecard a déclaré vendredi dans un communiqué qu’elle était “en pourparlers constructifs avec ses banques prêteuses en ce qui concerne la poursuite des lignes de crédit et la poursuite des relations commerciales”.