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Une économie à deux monnaies pour remédier aux problèmes des subventions ?

11 mai 2020
Dans Business

Le déficit de la caisse des compensations, un sujet épineux qui plombe les finances publiques de la Tunisie depuis des dizaines d’années. Il est peut-être temps de penser à des solutions moins conventionnelles.

La réforme des systèmes de subvention des produits de base et des produits énergétiques représente un défi de taille pour le gouvernement. D’abord, il y a la difficulté de “ciblage des subventions” dans le but de réduire le déficit de la caisse générale des compensations (CGC) mais et surtout, il y a le risque de glissement de certaines catégories sociales moyennes dans la pauvreté. L’association de ce risque socio-économique avec l’instabilité politique fait que toute tentative de réforme des systèmes actuels serait une décision à haut risque voire même une manœuvre périlleuse.

Les subventions des produits de base sont ancrées dans la culture du citoyen au point qu’on ne se rend même pas compte que nous sommes en train de bénéficier de ces aides indirectes. Elles représentent un droit social, économique et voire même constitutionnel. Par conséquent, toute approche basée sur des législations ou qui recourt aux institutions pour retirer cet acquis sera vouée à l’échec.

Quelle approche pour un changement en douceur ?

Il va falloir réfléchir à d’autres approches, d’autres mécanismes et d’autres stratégies pour aborder l’épineux dossier des subventions. Il faut puiser dans le champ des sciences du comportement et dans la psychosociologie. Il faut se saisir des instruments de l’influence sociale pour orienter et modifier les comportements des individus et des groupes.

Par exemple, il serait plus efficace et plus pérenne d’inciter et de motiver un individu à adopter un comportement souhaité que de le contraindre à le faire par la législation ou par l’instruction. Une des méthodes les plus réussies dans ce domaine est le “Nudging”.

Le “Nudging” est une stratégie d’influence de comportement. Elle est issue des théories de l’économie comportementale (Behavioral Economy) et doit son développement à Richard Thaler et Cass Sunstein en 2008 (Prix Nobel). Pour faire simple, elle consiste à “pousser” implicitement un individu à changer son comportement sans le forcer ni le contraindre.

Cette technique d’orientation des comportements est fréquemment utilisée dans les organisations mais aussi par les gouvernements dans le cadre de mise en place de politiques publiques. Par exemple, en Grande-Bretagne, on l’a utilisé pour encourager les salariés du privé à adhérer aux plans d’épargne retraite complémentaire. Ou encore en Espagne pour encourager les citoyens à devenir donateurs d’organes. Un autre exemple, connu de tout le monde, est la fameuse phrase que nous voyons sur les panneaux de places de parking pour personnes à mobilité réduite afin d’inciter les gens à ne pas stationner dans ces places réservées : “Si vous prenez ma place, vous prenez aussi mon handicap”. En lisant ça, il est fort probable que vous passiez votre chemin.

Dans le cadre de la politique de ciblage des subventions, la création d’un environnement d’influence sociale et de “coup de pouce” implicite tout en laissant le choix aux individus de décider de bénéficier ou pas des subventions de l’État conduirait à un changement de comportement, certes lent, mais sûr et pérenne et surtout sans risques.

Nous pouvons imaginer un système de “Nudging” constitué d’une monnaie “complémentaire” pour les individus aisés accompagné de mécanismes d’influence psychologique, sociale et culturelle.

Un petit retour sur le concept de la “monnaie complémentaire”. Elle fait partie des catégories des monnaies sociales dont le but est de protéger un secteur, développer une région ou tout simplement pour créer des nouvelles opportunités économiques.

Les monnaies complémentaires connaissent un développement inédit dans plusieurs pays comme l’Allemagne, les États-Unis, la Grande-Bretagne ou encore la France.

Techniquement, il s’agit d’une monnaie réelle (physique) adossée à la monnaie nationale et contrôlée par les institutions de l’État.

Le but de déployer une deuxième monnaie en Tunisie est de créer une alternative assez motivante pour inciter les personnes aisées à ne pas utiliser les aides de l’État. Le porteur de cette monnaie payera le prix réel sans subventions (par exemple le carburant, les produits de première nécessité…).

L’usage de cette monnaie est laissé au choix des personnes. On ne leur impose rien. Tous ceux qui se sentent en capacité de s’offrir un produit au prix réel (sans les subventions) pourront le faire de leur propre gré.

Bénéficier des construits socio-culturels de la société tunisienne

Nous pouvons jouer sur les valeurs et les construits socio-culturels pour provoquer un changement dans le comportement. Comme par exemple la solidarité. La société tunisienne est solidaire et généreuse de nature. Cela a été montré à plusieurs occasions. Il est fort possible que beaucoup de citoyens y adhéreront par solidarité aux plus démunis. Même avec un petit nombre de personnes (un groupe élite) on pourra provoquer un changement qui prendra de l’ampleur sur le long terme (influence sociale).

Il serait aussi opportun d’exploiter certains construits culturels. Par exemple, un construit bien ancré dans les cultures méditerranéennes et en particulier celles du sud, est de vouloir “se montrer”, le profil “m’as-tu vu ?” ou encore le désir d’être perçu comme étant membre d’une classe sociale aisée.

Il est possible qu’une frange importante de la société tendrait à utiliser “la monnaie des riches” rien que pour se faire passer pour un riche ou être catégorisé dans cette classe sociale.

Un autre exemple, le tunisien est superstitieux et sensible aux notions de perte du bien-être matériel. Des incitations dans l’esprit de “Si vous prenez mon pain, vous prenez aussi ma dèche” pourraient persuader ceux qui ont vraiment les moyens de se servir dans les aides destinées aux plus démunis.

Les comportements sociaux sont le produit de normes culturelles. Ils sont plus facilement manipulables à travers des “instruments doux” qui provoquent un changement de l’intérieur qu’avec un recours aux mécanismes externes tels que les lois.

Tarek Ben Noamene, Enseignant Universitaire en Administration des Affaires

Tarek Ben Noamene, Enseignant Universitaire en Administration des Affaires

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