Depuis le 16 mars dernier, les organisations souhaitant commander des certificats électroniques doivent obligatoirement passer par un nouveau portail en ligne. Plus besoin donc de se déplacer !
Cette annonce tombait à pic : quelques jours plus tard, c’est le confinement général qui a été décrété sur l’ensemble du territoire. “À l’époque, l’objectif était d’alléger la charge au niveau du guichet de l’agence”, a indiqué Syrine Tlili, directrice générale de l’agence. La procédure de vérification a donc été totalement digitalisée : au lieu de déposer une copie de la CIN et du Registre de Commerce de l’entreprise, il suffit désormais de numériser ces documents et de les déposer sur le nouveau portail.
Le processus d’acquisition n’a pas été totalement dématérialisé, en revanche. Car même si la demande se fait en ligne, la récupération du certificat se fait par clé USB. “Nous nous chargeons d’envoyer le fichier par rapide poste”, a indiqué Tlili.
Mais n’est-il pas possible de développer une solution totalement dématérialisée ? Ceci aurait pu être possible si ce n’était pour deux obstacles clés, souligne la directrice générale. En effet, TunTrust avait mis en place un système d’identification électronique DigiGo qui permet de dématérialiser tout le processus. Cependant, ce système n’est pas reconnu par les différentes applications nationales (télédéclaration, …).
Une autre solution qui aurait pu permettre la dématérialisation totale : les cartes d’identités nationales biométriques dotées de certificats électroniques. “C’est un projet que nous avons proposé depuis 2015 mais qui a été rejeté par la société civile qui n’a pas apprécié la création d’une base de données centralisée des données biométriques des citoyens”, a indiqué Tlili. Et d’ajouter : “Sauf qu’en 2019, l’Union Européenne a annoncé le lancement prochain d’un projet similaire”.
Dans le cadre de la crise du Coronavirus, de plus en plus d’entreprises se sont rendues compte de l’importance de se doter de certificats électroniques. Cependant, Tlili a indiqué que l’intégration de tels certificats dans les systèmes d’information des entreprises en ces temps de crise serait difficile. “J’espère que cette expérience va démontrer aux entreprises l’importance de prioriser le digital et la certification digitale”, a-t-elle conclu.