En novembre 2019, le gouvernement marocain a exprimé sa ferme intention de revoir les différents accords de libre-échange qu’il avait conclus avec certains de ses partenaires. “La nécessité de revoir certains accords s’impose. Le Maroc est prêt à tirer un trait sur certains d’entre eux au cas où ils nuiraient à l’économie et aux intérêts du pays”, avait alors déclaré le ministre marocain de l’Industrie, Hafid Elalamy, dans un journal national.
La Turquie est concernée par cette décision et il semble qu’elle a accepté la décision marocaine. C’est ce qu’ont annoncé des sources locales qui ont cité le même ministre. Le débat était “vif” selon ce dernier. Les points de discorde ont surtout concerné le secteur du textile, où le Maroc, depuis la signature de l’accord avec la Turquie, a perdu 44 000 emplois en 2017. Le déficit commercial du Maroc vis-à-vis de la Turquie s’élève, pour sa part, à 1,2 milliard de dollars.
C’est, sans conteste, une décision forte et audacieuse. La Tunisie, rappelons-le, subit elle aussi le poids de l’accord de libre-échange signé avec la Turquie en novembre 2004. Même s’il a été révisé en 2014, le déficit commercial de notre pays n’a eu de cesse d’augmenter vis-à-vis de la Turquie. En 2019, selon l’Institut National des Statistiques (INS), il a atteint 2,46 milliards de dinars.
A-t-on le cran de réviser cet accord ?