Le Chef du gouvernement désigné a levé le voile sur les dix partis qui devraient, en principe, faire partie de son équipe : Ennahdha, Courant Démocrate, Coalition Al Karama, Mouvement Echaâb, Tahya Tounes, Al Badil Ettounsi, Union Populaire Républicaine, Nidaa Tounes, Machrou3 Tounes et Afek Tounes.
Une réunion aura lieu ce samedi 1er février 2020 avec les représentants de ces partis en vue d’adopter un document relatif au programme du gouvernement. On ignore si les 10 partis cités vont le signer. S’il est adopté, la composition du gouvernement ne devrait sans doute pas tarder à être annoncée et ce sera, certainement, lors de la prochaine conférence de presse qui, pour sa part, devrait avoir lieu vendredi prochain. Encore faut-il que cette information soit confirmée par la Présidence de la République.
La prochaine équipe gouvernementale, selon Elyes Fakhfakh, travaillera sur 7 axes stratégiques pour l’horizon 2040 :
- Restructuration de l’Etat pour le rendre plus conforme à la Constitution
- Digitalisation
- Réforme de l’éducation
- Réforme de la santé
- Une stratégie pour l’agriculture
- L’ouverture sur l’Afrique
- La maîtrise des nouvelles technologies et des énergies renouvelables.
Cette feuille de route est indéniablement ambitieuse et on ne doute aucunement de la bonne foi du Chef du gouvernement désigné, mais encore faut-il qu’il soit capable de l’appliquer. Le hic, est que nous avons déjà pris connaissance de programmes comparables, pour ne pas dire identiques à bien des égards.
En neuf ans, une très grande partie des chefs du gouvernement qui se sont succédés à la tête de la Kasbah a évoqué les mêmes priorités. Preuve que le pays se situe encore au même point depuis neuf ans.
Il ne faudra peut-être pas être trop sévère avec Elyes Fakhfakh pour l’instant, étant donné qu’il est encore en phase de former son équipe. S’il arrive à le faire et s’il obtient la confiance des parlementaires – et là, il s’est montré confiant -, on aimerait savoir le comment des choses, surtout au niveau du financement de ce programme ambitieux. En quoi le gouvernement d’Elyes Fakhfakh serait-il différent des autres pour réussir là où ceux qui l’ont précédé ont échoué ? Tant de questions qui ont le mérite d’être posées.
Pour l’heure, il faut suivre et attendre pour, ensuite, pouvoir constater et évaluer. Pour ce qui est des autres éléments évoqués lors de la conférence de presse, ce n’est pas très différent de ce qu’on a vu la semaine dernière.
F. K