Après avoir abordé la réforme de l’éducation, les experts qui ont pris part à la première session de l’Economic Policy Dilogue ont braqué leur projecteur sur le secteur de la santé publique. Plusieurs problématiques ont été soulevées, à l’instar de l’état déplorable des structures de la santé publiques, de l’absence de bonne gouvernance, de la fuite des médecins tunisiens à l’étranger, les problèmes de financement de la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie) ou encore l’inégalité d’accès aux services de soins.
L’accent doit être mis sur l’entretien des hôpitaux et des structures publiques. De ce fait, il faut, pour l’heure, mettre de côté tout nouveau projet afin de se concentrer sur ce qui existe déjà pour pouvoir entretenir et le préserver. C’est ainsi, selon les intervenants, que l’on pourra améliorer la qualité de services et garantir un accueil optimal pour les citoyens dans les hôpitaux.
Il s’agit, en fait, de rétablir la confiance des citoyens dans le secteur de la santé publique, et cela passe par une réforme profonde du secteur. Celle-ci implique, entre-autres, la révision de la carte sanitaire, l’optimisation des ressources disponibles – humaines et matérielles – au sein des structures publiques, tout en instaurant la bonne gouvernance. Ainsi, les pouvoirs publics pourront ainsi lutter plus efficacement contre la corruption qui sévit le secteur de la santé publique et qui est devenue un véritable calvaire pour les citoyens.
Revalorisation du métier de médecin
Tout comme pour l’éducation, les experts ont appelé à mettre de côté la distinction entre le secteur public et le secteur privé dans la santé. Les services et les soins doivent être accessibles à tous, et ce quelle que soit la situation géographique du citoyen. Et pour garantir une disponibilité optimale, il faut bannir, selon les experts, la séance unique de l’été dans les hôpitaux. “Les maladies ne connaissent pas les week-ends et les jours fériés”, ont affirmé les intervenants.
D’autre part, pour réformer le secteur de la santé, il est vital de valoriser le métier des médecins, ce qui permettra, aussi, de lutter contre la fuite des cerveaux. Leur rémunération doit aussi revalorisée. Quant aux praticiens qui exercent aussi le métier d’enseignant, leur statut doit être mis en valeur et ils doivent bénéficier d’une double paie. Le tout doit être appuyé par la mise en place des états généraux de la santé impliquant tous les partenaires et les parties prenantes au secteur.
Riche était le premier débat de la première session de l’Economic Policy Dialogue. Dans l’attente de la prochaine session, les recommandations formulées par les experts devraient être approfondies pour, ensuite, être transmises aux décideurs.
A titre d’information, parmi les personnalités qui étaient présentes lors de la première session de l’Economic Policy Dialogue, figurent Habib Karaouli, Expert et PDG de la Cap Bank, de Steve Utterwulghe, Représentant Résident du PNUD en Tunisie, de Tony Verheijen, Représentant Résident de la BM en Tunisie, Sonia Naccache, maître-assistante en Sciences économiques à l’Université Tunis-El Manar, Nabil Sami Mahmoud, Professeur Agréé à l’Université de Nabeul, Abderrazak Zouari, ancien ministre du Développement Régional et Administrateur d’ABC Bank, de Hassen Zargouni, CEO de Sigma Conseil, Belgacem Ayed, Président du comité général du développement sectoriel et régional au sein du ministère du Développement, et d’autres experts d’envergure.