Après une dure journée et des échanges parfois houleux à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le gouvernement de Habib Jemli n’a pas pu convaincre les députés qui ne lui ont pas accordé leur confiance dans la soirée du vendredi 10 janvier 2020. L’équipe gouvernementale proposée n’a obtenu que 72 voix favorables, contre 134 défavorables et 3 abstentions.
Que va-t-il se passer à présent ? Comme le stipule la Constitution, c’est au Président de la République, Kaïs Saïed, d’intervenir. Il dispose d’un délai de 10 jours pour effectuer des consultations avec les partis politiques et pour désigner un Chef du Gouvernement. Celui-ci devra, par la suite, composer son équipe. Le tout doit être fait dans un délai maximal d’un mois.
C’est la première fois dans l’Histoire de la Tunisie post-2011 qu’un gouvernement soit rejeté par l’ARP lors du vote de confiance – outre Habib Essid qui avait exceptionnellement sollicité la confiance des députés à nouveau en 2016 -. La chute du gouvernement de Habib Jemli était attendue vu les divisions qu’il a suscitées, d’autant plus que son grand oral n’a pas du tout été convaincant : un discours classique et sans chiffres concrets.
En d’autres termes, c’est toujours l’incertitude qui règne en Tunisie et, comme on l’avait remarqué, cette instabilité politique a des conséquences directes sur l’économie nationale. On se souvient encore de l’entretien du Représentant Résident du FMI en Tunisie, Jérôme Vacher, accordé à nos confrères d’Ilboursa, où il avait affirmé que 1,2 milliard de dollars sont bloqués en raison de l’instabilité politique…