La fuite des capitaux coûte cher, très cher à l’économie africaine, selon un expert économique Sénégalais. Au total, les pertes sont estimées à 50 milliards de dollars durant la période 2003 et 2014, ce qui sape les ressources du continent. Intervenant lors d’une conférence de presse organisée à Tunis et portant sur la justice fiscale, l’expert Sénégalais a affirmé que la fuite des capitaux a coûté 6,6 milliards de dollars à l’économie mondiale.
Dans ce contexte, les pays d’Afrique subsaharienne sont ceux qui souffrent le plus de ce fléau. Ce dernier grignote 5,5% du PIB de ces pays. “Il est capital de renforcer la transparence au sein des sociétés et de réviser les standards internationaux en matière de fiscalité. D’un autre côté, il faut mettre en place un système informatique relatif à l’information financière, tout en améliorant les compétences des négociateurs des accords économiques”, a recommandé l’expert.
De son côté, le Président de l’Association Tunisienne de la Gouvernance Fiscale, Iskander Salami, a déploré l’absence de données claires en ce qui concerne l’évasion fiscale et le contrôle fiscal en Tunisie. “La Tunisie est appelée à améliorer les lois sur la fiscalité, et ce dans l’objectif de limiter les privilèges, ce qui lui évitera d’être classée en tant que paradis fiscal”, a-t-il déclaré.
D’autre part, il considère que les incitations fiscales n’attirent pas forcément les investisseurs. Loin de là. D’après le Président de l’Association Tunisienne de la Gouvernance Fiscale, il faut plutôt garantir un climat des affaires plus sain, une main-d’oeuvre spécialisée et une infrastructure adéquate. Plus encore : il est vital de garantir l’impartialité du contrôle fiscal. Une volonté politique sérieuse est également requise afin d’attirer les investissements et de faire face à l’évasion fiscale.