Surprenant était le dernier communiqué du Ministère des Finances, tant il était laconique. Il a annoncé que l’Etat Tunisien a racheté la totalité de la participation de la Banque Populaire – Caisse d’Epargne (BPCE) dans le capital de la BTK (Banque Tuniso-Koweitienne). Un accord a été signé, à cet effet, entre le Ministre des Finances, Ridha Chalghoum, et le représentant de la BPCE, Boris Joseph. Il y avait également Anouar Maarouf, Ministre des Technologies, ainsi que des représentants de la BCT (Banque Centrale de Tunisie). Ainsi, l’Etat Tunisien se retrouve en possession de 80% du capital de la BTK.
Où est le problème au juste ? Le hic, c’est que le Ministère des Finances n’a pas précisé si l’opération de rachat était passée par la Commission Supérieure de Contrôle et d’Audit des Marchés. Plus étonnant encore : l’Etat a racheté une banque qui enchaîne les mauvais résultats au fil des années.
En 2017, incapable de respecter les ratios réglementaires à cause des pertes financières, la BTK a procédé à une augmentation de capital de 100 millions de dinars. On ignore, par ailleurs, le montant de la récente transaction relative au rachat de la BTK par l’Etat. On est en droit de se demander s’il s’agit d’une opération bien pensée, compte tenu de la difficile conjoncture économique et de la situation des finances publiques. Tant de zones d’ombre à éclairer.
Le Manager a pu joindre la chargée de communication au sein du ministère des Finances. Elle nous a précisés qu’elle attend encore l’obtention d’informations supplémentaires auprès de la personne chargée du dossier.
A suivre.