Un lieu fort en symbolique! Il aura été l’abri de tout temps! Si au 18ème siècle il a protégé les Husseinites contres les menaces extérieures, on y verra lancer au 21ème siècle le coup d’envoi d’initiatives pour un entrepreneuriat qui lutte contre les menaces de l’époque. Le Palais Abdellia dégageait ce 5 novembre une énergie insolite, une convivialité de toute beauté confortée par la magie des lumières, d’une musique entraînante et par l’émotion d’une exposition de jeunes artistes mettant en lumière une débordante créativité artistique engagée. C’est avec tout cet entrain que le PNUD Tunisie (Programme des Nations unies pour le développement) a pensé le lancement de son Accelerator Lab regroupant plus de 200 jeunes, ses partenaires, des personnes de l’écosystème entrepreneurial en présence du coordinateur résident des Nations unies en Tunisie Diego Zorilla, de Steve Utterwulghe, Représentant Résident du PNUD – Tunis et des membres du bureau de Tunisie. Autant dire que le PNUD Tunisie invite cette jeunesse à les accompagner pour consolider un développement économique inclusif et respectueux de l’environnement des générations futures. Le programme onusien déploie son réseau et son expertise pour stimuler ces agitateurs d’idées à mettre en place des solutions innovantes pour l’amélioration du service public local dans les pôles de développement territorial du PNUD.
‘L’impact de l’intelligence artificielle sur le chômage, la fuite des cerveaux, la migration, les changements climatiques, l’influence néfaste de la désinformation sur la démocratie et sur les conflits, la rapidité, la dynamique et la complexité des défis actuels sont fondamentalement différents de ceux d’époque. C’est pourquoi il faut imaginer le développement du 21éme siècle.’ a martelé Steve Utterwulghe. ‘ 2030 ce n’est plus qu’un chiffre, c’est aussi une date butoir , c’est dans 10 ans… Le temps presse , nous n’aurons plus assez de temps pour trouver des solutions innovantes aux problèmes de développement très complexes. a t-il ajouté
Le représentant résident du PNUD affirme que les laboratoires d’accélération sont une offre de service qui coopérera avec les populations, les gouvernements et le secteur privé afin de re-imaginer le développement pour le 21ème siècle. Ce laboratoire s’inscrit dans un réseau mondial de laboratoires d’accélération, composé de 60 équipes situées dans 78 pays allant de l’Afrique à l’Amérique latine en passant par l’Europe de l’EST, l’Asie, le Pacifique et les Caraïbes. C’est dire qu’il s’agit d’une expérimentation accélérée à grande échelle. ‘Nous voulons accélérer la vitesse à laquelle nous apprenons ce qui fonctionne et trouver des solutions. Des solutions qui existent déjà dans le contexte local au sein du gouvernement du secteur privé de la société civile. Des gens comme vous et moi, nous voulons créer une nouvelle capacité à explorer, expérimenter et développer des portefeuilles de solutions’ a t-il lancé d’une voix déterminée .
Trois thématiques ont déjà été identifiées, notamment le manque de confiance des citoyens dans les institutions et les autorités publiques, la gestion des déchets, une offre éducative et une formation professionnelle.
Pour sa part, Mehdi Fathallah, responsable de la cartographie des solutions a affirmé que ce réseau mondial de laboratoires d’accélération déploie une nouvelle méthodologie beaucoup plus agile qui se déploie en trois étapes, la première étape est la recherche de sens, la deuxième étape est l’exploration et la troisième et dernière étape est le test.
Par ailleurs, il affirme que son travail intervient sur la première étape à savoir le sens ou la cartographie des solutions. ‘Notre mission consiste à être en immersion totale dans et avec les communautés. Observer et être à l’écoute sont l’essence même de notre approche. L’approche adoptée est participative dans le sens qu’elle place au centre ces communautés en focalisant sur les populations les plus vulnérables’
La deuxième étape est l’exploration des données et les solutions qui ont été cartographiées dans l’étape précédente. C’est Fatma fekkih, responsable de l’exploration, qui a exposé à son tour sa mission, celle de penser le futur différemment. Et de préciser “Le futur c’est aujourd’hui et la prospective est une science qui nous permet d’utiliser le passé, le présent et créer les scénarios possibles du futur”. Il s’agit de mettre à disposition les technologies numériques du futur pour mobiliser l’intelligence collective d’une façon beaucoup plus inclusive et participative.
C’est dans le cadre de la troisième étape que Azza Rajhi, responsable de l’expérimentation explique l’importance d’être connecté à la vraie réalité des gens. Et c’est là que les laboratoires d’accélération du PNUD interviennent. ‘Nous, les expérimentateurs, nous organisons des ateliers créatifs dans des endroits inspirants au sein de l’écosystème de l’innovation, on positionne nos prototypes en situation , en privilégiant, comme point de départ, l’expérience vécue par les usagers , les citoyennes et les citoyens ainsi que les agents. Nos expérimentations sont au service du bien-être commun et de l’écologie humaine responsable. ‘ a conclu avec élégance Azza Rajhi.