Ce mercredi 23 octobre 2019 marque le coup d’envoi du sommet Russie-Afrique, organisé à Stochi (Russie) jusqu’au jeudi 24 octobre 2019. Une bonne trentaine de chefs d’Etat africains seront reçus aujourd’hui par le président russe, Vladimir Poutine. Pour les observateurs, un tel sommet présente un enjeu stratégique de taille pour la Russie. Depuis la chute de l’Union Soviétique en 1991, très peu de partenariats économiques ont été noués avec l’Afrique.
Cependant, depuis 2001, Vladimir Poutine a commencé à braquer le projecteur russe sur l’Afrique. D’ailleurs, la même année, il avait chargé le président de la chambre de commerce et d’industrie de Russie, Evgueny Primakov – qui était aussi ancien Premier ministre -, d’effectuer une tournée à travers plusieurs pays du continent : Angola, Afrique du Sud, Namibie et Tanzanie.
En 2006, la Russie a signé un accord avec l’Algérie à travers lequel la dette algérienne-5 milliards de dollars-. vis-à-vis de la Russie à été effacée. En contrepartie, l’Algérie s’est engagée à acheter des armes russes.
Avec le sommet de Stochi, Vladimir Poutine veut soutenir les relations avec l’Afrique, mais pas seulement : conscient du potentiel africain, il souhaite montrer à ses adversaires de l’Occident que la Russie dispose d’un poids régional conséquent. Et puisque c’est la ruée vers l’Afrique, l’ancienne Union Soviétique semble vouloir réclamer sa part du gâteau. Le sommet de Stochi représentera, de ce fait, un lieu de rencontre privilégié entre les dirigeants africains et le président russe. Plus encore : des professionnels et des acteurs économiques seront aussi de la partie, et ce pour tenter de nouer d’éventuels partenariats économiques dans plusieurs secteurs, à l’instar de l’agriculture ou de l’immobilier.
A titre d’information, le volume d’échanges commerciaux entre la Russie et l’Afrique a atteint 17 milliards de dollars, dont 12 milliards de dollars rien qu’avec l’Afrique du Nord. Il s’agit, néanmoins, de “petits” chiffres si on les compare avec ceux réalisés par les autres puissances mondiales. Entre la Chine et l’Afrique, on compte quelque 200 milliards de dollars d’échange commerciaux. On en compte 275 milliards de dollars avec l’Union européenne.
D’autre part, le sommet de Stochi représente une opportunité pour les pays africains. En effet, pour ces derniers, il est désormais temps de diversifier les partenariats économiques en se tournant vers des partenaires autres que l’Europe et les Etats-Unis.