La relation du Tunisien avec sa banque est très compliquée. Il conteste ses gains exorbitants sur les réseaux sociaux, les tarifs de ses services, mais il ne peut pas s’empêcher de les solliciter quotidiennement. Actuellement, nous disposons de deux banques en ligne lancées par deux établissements connus de la place. Les autres acteurs du secteur n’ont pas pris l’initiative bien qu’ils aient tous les moyens. A priori, c’est une question d’incertitudes concernant le potentiel d’un tel business.
En quoi le Tunisien moyen sollicite sa banque ? Essentiellement trois choses : une carte de crédit, des crédits et, surtout, la possibilité d’accéder au débit. Est-ce que ces banques en ligne offrent cela ? Généralement, elles offrent une large gamme de services, mais dans la limite du solde disponible, ce qui est peu attractif. Bien que les chargés de clientèle soient disponibles par un simple appel téléphonique, le contact physique avec son banquier est très recherché. Grâce à cette relation, il pourrait le convaincre de répondre positivement à ses demandes, de le sauver en cas d’insuffisance de provision et de bénéficier de ses conseils.
Pour le segment corporate, c’est la même chose. La connaissance de l’entreprise, de ses particularités, de la cyclicité de ses encaissements et de son BFR ne peut se faire à distance. La banque en ligne ne peut être parfaite que pour les sociétés excédentaires en matière de trésorerie.
Néanmoins, ces banques peuvent jouer un grand rôle dans deux axes. Le premier concerne les jeunes. C’est très utile de doter un individu dès son jeune âge d’une carte bancaire ou même d’un chéquier dans sa vie estudiantine. Il peut aussi être contrôlé par ses parents qui peuvent accéder à la plateforme et suivre ses dépenses. C’est une phase importante dans la responsabilisation de son enfant. Ces banques peuvent aussi être un outil très utile dans la bancarisation de régions intérieures. Il suffit d’avoir un smartphone pour ouvrir un compte bancaire et bénéficier de ses services. Déjà, pour atteindre cette population, il faut dépenser beaucoup sur la publicité, quelque chose dont les banques ne veulent pas entendre parler.