Deux ans après la réussite de la première édition du concours tunisien des produits du terroir, une conférence de presse a été tenue hier, 14 février, pour présenter l’édition 2019. Cette édition sera organisée par l’Agence de promotion des investissement agricoles (APIA) et le projet PAMPAT ― en partenariat avec de nouveaux organismes et institutions tels que l’INAT et l’ESTED.
Les inscriptions à cette seconde édition ont déjà débuté le 28 janvier et s’étaleront jusqu’au vendredi 15 mars prochain.
Des séances de dégustation sont prévues les 18, 19 et 20 juin 2019, alors que la cérémonie de remise des médailles est programmée pour le 28 juin. Un marché des produits du terroir sera organisé à cette occasion les 29 et 30 juin à la Cité des Sciences de Tunis. La promotion et la commercialisation des produits médaillés au niveau national et international démarrera à partir de juillet 2019.
Lors de la précédente édition, 76 produits du terroir ont été médaillés (29 médailles d’or, 22 médailles d’argent et 25 médailles de bronze) et 4 ont obtenu un prix d’excellence. Ces distinctions ont permis aux lauréats d’accéder, au niveau national, à la grande distribution et aux épiceries fines. Une sélection de producteurs médaillés s’apprête à exposer au Salon de l’Agriculture de Paris du 23 février au 3 mars 2019.
Cette nouvelle édition a vu l’implication de plusieurs point locaux dans les 24 gouvernorats et plus de communication au niveau associations et GDA. Ainsi que de nombreux organismes et institutions (ONTT, CTAB, INAT, ESTED…).
La représentante de l’ESSTED (l’Ecole supérieure des sciences et technologie du design), Ahlem Belarbi, a évoqué, lors de la conférence, comment le concours aide l’université à s’ouvrir sur le marché et ceci en aidant l’agriculteur à améliorer le support packaging des emballages des produits du terroir.
La représentante de l’INAT(l’Institut national agronomique de Tunis ), Ines Bessid, a évoqué, quant à elle, comment l’institut aide les finalistes à vulgariser leurs produits auprès du grand public pour les améliorer afin de mieux les commercialiser.
Cette année a vu aussi l’ajout des produits à base de céréales comme le couscous tunisien, la bssissa et les dérivés des dattes tels que les cafés à base de noyau de dattes.
Abderrahmane Chaffai, directeur général de l’APIA, a déclaré de son côté que la deuxième édition constitue un répertoire tunisien des produits du terroir et que l’entrepreneuriat féminin s’est organisé autour de ces produits en développant des points de vente de la femme rurale. Nuira Ackermann, coordinatrice du projet PAMPAT de l’ONUDI (Organisme des Nations unies pour le développement industriel) a fait remarquer que les lauréats de ce concours ont vu augmenter le chiffre d’affaires de leurs entreprises de 30 à 50 % en quelques mois.
Ameni Choubani, chargée du National Programmer Officer, à l’ambassade de la Suisse, a indiqué que le concours a créé sa propre dynamique en Tunisie puisque, à la différence de ce qui existe au Maroc et en Suisse où une seule institution s’occupe du concours, en Tunisie le concours a vu l’implication de plusieurs structures comme l’APIA et plusieurs ministères tels que le ministère de l’Agriculture, le ministère de l’Industrie ainsi que le ministère du Tourisme. Le concours est devenu multiinstitutionnel,déclencheur de processus de gouvernance locale, et facteur de promotion du patrimoine. Tout le pays est mobilisé pour ce concours en vue de la promotion des produits médaillés destinés à la commercialisation ainsi qu’à la distribution.
Dorra Ghorbel, directrice de la Cité des Sciences, a insisté sur le rôle de l’UTICA et sa Chambre des femmes chefs d’entreprise et de l’entrepreneuriat féminin dans la participation au développement économique et solidaire et social pour plus de visibilité et pour mettre en valeur les normes d’excellence et le savoir-faire des produits du terroir.
Faten Abdelkefi, présidente du collectif sur le réseau Be tounsi, qui oeuvre pour la promotion et la revalorisation de l’artisanat tunisien, devenu une association depuis janvier 2018, a affirmé que 80 mille consommateurs aiment aller dans des expositions de produits du terroir pour encourager l’artisanat et le savoir-faire tunisien et valoriser le made in Tunisia.
Karim Daoud ,président du Syndicat des agriculteurs, a pour sa part indiqué que ce concours aide à la promotion de l’agriculture tunisienne et donne aux produits du terroir leurs lettres de noblesse et permet aux entreprises agricoles un meilleur accès au marché.
Quant à Hanen Abidi, sous-directrice de l’APIA, elle a insisté sur l’importance d’assister l’agriculteur au niveau régional et du cahier des charges et la traçabilité du produit packaging.Ces produits sont devenus synonymes d’une région (figues de Djebba, figues de Barbarie de Kasserine, …) qui mettent en valeur les spécificités régionales et culinaires et développent l’économie locale (tourisme culinaire, agrotourisme, escapades gourmandes) pour des visiteurs en quête d’authenticité, d’écotourisme et de tourisme gourmand.
Moumen Toukabri, gérant de Carrefour, a insisté sur la valorisation et la promotion des produits du terroir afin de leur attribuer les labels officiels de l’économie solidaire et sociale.