Les quelque 1200 participants dont 250 représentants d’entreprises venus de par le monde, ont assisté, hier 18 septembre 2018, à la présentation officielle des trente-trois projets d’une valeur totale supérieure à 13 milliards de dinars, lors du Forum international sur les partenariats public-privé en Tunisie.
Organisé par le ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, en étroite collaboration avec la Commission générale pour le partenariat public-privé, la Société financière internationale (IFC), un membre du Groupe de la Banque mondiale, et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), cet événement s’est voulu une occasion pour présenter la nouvelle orientation de la Tunisie pour booster les investissements.
« La particularité de ce forum réside dans son aspect innovant », a affirmé Zied Laadhari, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, dans son mot inaugural.
«Innovant, parce qu’il est le fruit de longs mois de préparation. D’ailleurs, PPP c’est préparer, préparer et préparer encore ! Innovant, enchaîne-t-il, parce qu’il a été conçu par les investisseurs, pour les investisseurs et avec les investisseurs. Innovant, parce qu’il est organisé dans une approche favorisant l’échange direct entre les représentants du pouvoir public et ceux du secteur privé ».
De son côté, Youssef Chahed, Chef du gouvernement persiste et signe sur l’importance de ce nouveau mécanisme.
«Les indicateurs économiques qu’affiche la Tunisie depuis le début de l’année ont de quoi donner une lueur d’espoir. A s’en réjouir, mais il ne faut guère négliger le poids des défis à relever. Il va de soi que le gouvernement de l’Union nationale compte sur la mise en œuvre des projets PPP pour créer de la richesse et améliorer davantage le taux de croissance. L’impact du PPP et des nouveaux investissements ne peuvent qu’être largement positifs sur la création d’emplois.»
Et ce n’est pas Pierre Heilbrom, vice-président policy and partnership de la BERD qui dément. D’après ses dires, le manque d’investissement est un véritable obstacle. Le PPP doit se déployer néanmoins selon les meilleurs standards. Il aurait ainsi une dimension importante, réduisant les inégalités entre les régions et portant le développement dans tout le territoire.
Il estime que les secteurs concernés, à savoir le transport et la logistique, l’énergie, l’eau et l’environnement, l’infrastructure et le développement urbain et les pôles scientifiques et technologiques, sont des terrains favorables à cette industrie de PPP.
Afin de la faire tourner à plein régime, les institutions financières ont un rôle pivot à jouer.
PPP : que veulent les établissements financiers ?
La BERD et L’IFC ne lésinent pas sur les efforts pour apporter leur soutien d’accompagnement mais aussi financier aux investisseurs. Mouayed Makhlouf, directeur de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’IFC présente un nouveau modèle financier.
De par son expertise dans l’assistance des projets élaborés dans le cadre d’un PPP en Jordanie, mais aussi en Egypte en finançant 19 projets en énergie, le responsable appelle le secteur privé à contribuer davantage au financement des projets. Dévoilant, à ce titre, que le secteur privé dans toute la région n’investit qu’à hauteur de 200 milliards de dollars dans l’infrastructure. Un chiffre qu’il qualifie d’insignifiant.
Et s’il est aussi déterminé à soutenir la Tunisie dans sa nouvelle orientation, c’est d’abord pour les résultats fructueux qu’il anticipe atteindre.
« Chaque PPP est moins cher par rapport aux projets publics. Les services offerts aux citoyens seraient dans cette optique proposés à des prix raisonnables », s’est-il justifié.