Afin de permettre un meilleur accès aux produits de base, l’Etat consacre une partie de son budget à leur subvention. Parmi ces produits, l’énergie et les hydrocarbures ! Cependant, indique l’ONG Solidar Tunisie, la compensation se fait sentir de plus en plus lourde sur le budget de l’Etat, notamment avec l’augmentation significative des prix des carburants.
En effet, les prévisions erronées de la loi de finance 2018, relatives au prix du baril (estimé à 54 dollars) et à la réduction des dépenses de compensation au titre de l’énergie de 900 MD, ont aggravé la situation.
En réalité, le prix du baril a dépassé de loin les estimations de la Tunisie pour atteindre aujourd’hui 67 dollars, se répercutant ainsi en termes de millions de dinars sur la Caisse de compensation (121 millions de dinars).
Optimisation de la compensation : effet à court terme
Les secteurs productifs consomment plus de 80% de l’énergie. Si l’on allait vers la vérité des prix, les acteurs de ces secteurs seraient-ils aptes à mieux gérer leur consommation et d’aller vers des projets d’efficacité énergétique et d’énergie renouvelable ?
Bien que cette mesure soit avantageuse aux finances publiques, et puisse réduire le déficit budgétaire et l’endettement, elle pourrait porter nuisance aux très petites entreprises œuvrant dans des activités énergivores.
Le FMI a recommandé à la Tunisie d’ajuster sa politique énergétique pour qu’elle puisse bénéficier de ses aides.
Ces dernières, seraient dans l’obligation de répercuter l’augmentation du prix de l’énergie sur leurs prix de vente ! Résultats : un effet inflationniste à court terme et un impact négatif sur la compétitivité des activités énergivores.
Par ailleurs, la réduction des subventions indirectes impactera le bien-être des ménages. Cette perte de bien-être est inégalement répartie entre les classes de revenus. De quoi creuser le fossé entre les classes sociales.
Qu’en est-il à moyen et long termes ?
Supprimer la subvention des produits énergétiques permettrait de tirer vers le haut la croissance . On développerait, ainsi, l’efficacité énergétique, rationaliserait l’utilisation de la voiture particulière et améliorerait les conditions de transport en commun.
Il serait ainsi nécessaire d’améliorer l’offre de transports collectifs, de réviser la réglementation, représentant aujourd’hui un essentiel handicap des investissements privés dans le secteur de transport.
L’idéal serait …
Une attention plus particulière et plus équitable doit être soigneusement attribuée aux différentes classes sociales, en matière d’octroi des subventions.
Le FMI envisage des compensations de perte de bien-être pour les plus vulnérables et des possibilités de substitutions plus larges.
Parallèlement, fixer le cap sur les énergies renouvelables comme alternative s’avère indispensable.