Le mercredi 11 juillet 2018, un accord de financement d’une jolie somme de 100 millions d’euros, soit l’équivalent de 300 millions de dinars a été signé entre la République tunisienne et la Banque allemande de développement KfW. Il s’agit d’un appui au budget de l’État visant à soutenir les réformes dans les secteurs financier et bancaire. La signature de l’accord s’est déroulée en présence de Zied Laâdhari, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Chawki Tabib, président de l’INLUCC, Andreas Reinicke, ambassadeur d’Allemagne en Tunisie, Helmut Gauges membre du conseil d’administration de KfW en charge du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et Daniela Beckmann, directrice chargée du secteur financier dans ladite banque.
En ouverture, Zied Laadhari a précisé que cet accord intervient dans le cadre du partenariat avec l’Allemagne pour l’investissement incluant des crédits à taux préférentiel (contribution de l’Allemagne à l’initiative G-20 « Compact with Africa »). Ce financement est principalement destiné à appuyer le budget de l’Etat, avec une période de grâce de 5 ans accordée à la Tunisie. Le partenariat vise à appuyer des réformes tunisiennes dans le secteur bancaire et financier pour améliorer l’accès au financement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME).
De même, il a pour objectif d’améliorer les conditions cadres pour attirer des investissements du secteur privé et, à long terme, de sécuriser et créer de l’emploi. Cet appui budgétaire sera d’un montant de 300 M€ sur trois ans (100 M€ par an) et se focalisera sur 11 réformes dans les domaines suivants : les conditions macroéconomiques relatives à la gestion des finances publiques, l’inclusion financière, le renforcement de l’efficacité et de la transparence du secteur bancaire public, les conditions cadres relatives au soutien à l’investissement, y compris l’opérationnalisation de la nouvelle Instance de bonne gouvernance et lutte contre la corruption (IBGLCC) et de la Tunisia Investment Authority (TIA). Le décaissement de la première tranche serait prévu avant la fin de cette année selon Helmut Gauges.
11 réformes sont en ligne de mire, parmi lesquelles la lutte contre la corruption, l’amélioration de l’exécution du budget de l’Etat, l’accélération de l’investissement, la restructuration du secteur bancaire, l’inclusions financière, et le développement régional.
L’Allemagne témoigne de sa pleine confiance !
Lors de son allocution, Andreas Reinicke n’a pas manqué de souligner les avancées majeures opérées par la Tunisie en matière de démocratie et de mise en oeuvre des réformes: “Cela fait 4 ans que je suis en Tunisie, et j’ai constaté tout le travail consenti depuis 7 ans, j’ai beaucoup de confiance et d’espoir en la Tunisie, il ne faut pas perdre de vue que la démocratie est complexe”, témoigne-t-il.
Selon l’Ambassadeur, ce financement serait une nouveauté pour l’Allemagne, puisque le soutien habituellement accordé se fait à travers des projets de développement. “Le Bundestag était très hésitant se demandant quel serait le résultat à la fin, mais le Parlement allemand a pleinement confiance en la Tunisie “estimant qu’elle va dans la bonne direction” a affirmé Andreas Reinicke.
Signe indélébile de cette pleine confiance,Helmut Gauges, poursuivant dans le même sens, a informé que la Tunisie est le seul pays d’Afrique avec qui l’Allemagne collabore sur le plan de l’appui budgétaire.
La lutte contre la corruption au centre de l’attention
Un des apports essentiels de ce financement sera destiné au renforcement des capacités de l’INLUCC, sur le plan logistique, afin que l’instance puisse poursuivre ses efforts en matière de lutte contre la corruption. Revenant sur le financement de la GIZ de 3 millions d’euros qui a permis à l’instance de se décentraliser, d’ouvrir plusieurs représentations dans les régions, un centre d’étude, de recherche et d’information sur la corruption, et d’entamer plusieurs ateliers et sessions d’information, Chawki Tabib souligne à ce propos que l’Allemagne constitue le premier apport à la Tunisie en matière de lutte contre la corruption.