Dans le dernier rapport de Moody’s “Gouvernement de la Tunisie — B2 Stable, Annual credit analysis”, il est prévu que le taux d’endettement public atteigne 72% du PIB en 2018 et 73% en 2019. de son côté, la croissance est estimée à 2,8% en 2018 et à 3% en 2019 contre 1,9% en 2017.
Une aggravation de l’endettement public, dites-vous?
Indéniablement, sachant fort bien que 68% de la dette publique tunisienne est libellée en monnaie étrangère, la dépréciation régulière du dinar n’en est pas pour rien! l’augmentation du taux directeur est aussi de la partie. Résultat: des déficits primaires persistants .En effet, la dette publique est principalement expliquée par une accumulation récurrente des déficits budgétaires.
Une reprise de la croissance !
Première source d’optimisme pour les experts de Moody’s: l’amélioration de l’environnement sécuritaire, depuis les trois attentats terroristes de 2015. les effets sont tangibles: une augmentation des recettes du tourisme et une demande touristique accrue provenant de la zone euro.
Il est attendu que le redressement de l’industrie touristique, favorisé par la suppression des restrictions des agences de voyages, ait un effet multiplicateur sur l’économie. L’impact sur le système bancaire n’est pas des moindre, étant donné qu’une majeure partie des prêts non performants sont liés au tourisme.
Mais…une croissance pas bien huilée !
Bien que la reprise économique soit contenue, on s’oriente vers une croissance fondée sur l’investissement, contrairement aux années précédentes où la demande du secteur public a prévalu .
Quand bien même, le gouvernement se soit concentré sur la recherche d’un consensus, les retards dans la mise en œuvre du programme de réformes du FMI freine l’efficacité institutionnelle de la Tunisie.
La forte fragilité de la Tunisie aux risques de différentes natures est tirée en partie par le risque du secteur bancaire et par le risque de vulnérabilité externe.
La perspective stable de la note souveraine de la Tunisie traduit, bien entendu, l’hypothèse de Moody’s prédit que le pays continuera à atteindre les objectifs du FMI et à conserver les décaissements officiels du secteur qui financent près de 50% des besoins de financement totaux du gouvernement.
« Les problèmes de crédit de la Tunisie (B2 stable) incluent la détérioration structurelle de sa solidité fiscale, la flexibilité budgétaire limitée et la détérioration de la dynamique des comptes courants », a indiqué le rapport de Moody’s.