Par Wafa Memmi
La confiance ressort quasiment à chaque fois que l’on parle de valeurs humaines en entreprise.
J’ai souvent entendu des dirigeants et/ou des managers dire : la confiance est un élément primordial pour que le travail fonctionne. Mais je ne peux pas faire confiance a priori. J’ai besoin de temps, j’ai besoin que la personne fasse ses preuves, j’ai besoin d’assurance.
Appelons ces personnes les «No-trusters», juste pour la fluidité de l’article !
Revenons aux propos ci-dessus, oui, c’est compréhensible ! Ces « No-trusters » ont peut- être eu des expériences négatives soit de déception soit de trahison. Dès lors, ils vont inconsciemment se protéger par cette croyance de « JE NE PEUX PAS faire confiance a priori ». Il se peut aussi, que ces personnes ont peur : de l’incertain, du résultat si jamais il y a un travail fait à moitié ou non fait, des incidences d’actions mal intentionnées, d’influences « négatives » sur le reste du groupe, d’espionnage, de…, de… , … Ces peurs s’amplifient jusqu’à l’anxiété. Cette énergie et ce comportement passent à travers la communication. Et la personne en face, le collaborateur, va ressentir ce « manque de confiance ».
Si vous pensez être un « No-truster », je vous invite à faire l’expérience suivante. Imaginez-vous dans un contexte de « Jeu sérieux », faisant équipe avec une personne. Vous allez ensemble faire, en 20 minutes, une construction avec plusieurs objets : bouteilles en plastique, ballon, colle, fil de pêche, pailles, gobelets, papier crépon, magazines,… Vous vous partagez les tâches et c’est à l’autre personne de gonfler les ballons, couper le papier, choisir des images des magazines.
A vous de tout coller. Imaginez-vous en train de vérifier s’il est en train de « bien » gonfler chaque ballon, de feuilleter chaque magazine utilisé pour vérifier les « meilleures » photos qui ont été choisies, que le papier est « parfaitement » coupé … Le premier risque est de dépasser les 20 minutes et de rater l’objectif. Le deuxième est de perdre de l’énergie dans ce double travail. Et le troisième risque est que votre co-équipier soit démotivé. Il interpréterait éventuellement ce comportement comme un signe de manque de confiance.
À vous, de vous poser la question si vous pouvez collaborer et évoluer avec un “patron no-truster” ? Un patron qui a besoin de contrôler chacun de vos pas, qui ne vous laisse pas beaucoup de marge de manœuvre par peur que vous vous trompiez, un patron qui vous fait une remarque et un rappel toutes les heures ?
Sortons encore une fois du cadre de l’entreprise pour vulgariser la situation. Imaginez que quelqu’un vous demande de préparer une salade. Il vous donne les ingrédients et vient vérifier comment vous avez coupé chacun des légumes en vous disant à chaque fois :“ Oui c’est pas mal mais moi je ne fais pas comme çà !”
Alors ? Comment vous sentez-vous en vous mettant face à un « No-truster » ? Finalement, on a envie d’abandonner. Parfois, on peut ressentir de la colère, de la frustration, de la démotivation.
Comment faire pour changer ce comportement? Il suffit de changer de perception, de façon de penser. Posez-vous les questions suivantes et prenez tout votre temps pour y répondre . Qu’est-ce qui risque d’arriver si jamais je fais confiance a priori ? Que la salade ne soit pas parfaitement coupée ? Que le ballon de ma construction ne soit pas parfaitement gonflé ? Et après ? C’est quoi la vraie incidence sur la digestion ou sur le rendu global de ma construction ? Qu’est-ce qui est plus avantageux : avoir un travail qui manque de précision ou risquer de perdre ce collaborateur, de m’empoisonner la vie pendant ces moments de doute, de perdre mon temps à vouloir trop contrôler ?
Savez-vous que tout est énergie et que cette énergie dégagée par les “No-trusters” contamine les airs. J’ai entendu des “No-trusters” dire : “ Pourquoi j’ai l’impression que tout le monde a peur de mes réactions ? Pourquoi j’ai l’impression que mes collaborateurs ne sont pas très honnêtes avec moi et qu’il y a des cachoteries ?” Et bien ? Maintenant, vous avez peut-être votre réponse ?
Gardons toujours les mains sur le volant de notre vie. Nous, en tant que manager, nous donnons le tempo, nous propageons nos propres valeurs humaines au sein de l’équipe. Nous contaminons nos collaborateurs par la bonne énergie. Nous veillons à avoir cette ambiance motivante, des réflexions solutionnistes. Nous responsabilisons et incitons à la créativité et à la pro-activité. Nous créons une cohésion d’équipe basée sur la «CONFIANCE».
Soyons des « Trusters a priori » et soyons, dans cet accompagnement permanent, neutre. Restons dans notre position de vie Plus/plus.
Nul n’est parfait, mais une équipe peut l’être!