La vie aquatique et marine a servi de base à de nombreuses expressions imagées et, selon Confucius, «Une image vaut mille mots». Qu’il semble loin le temps de l’insouciance lorsque, enfant, l’on jouait simplement à «Colin»- Maillard toujours en pleine forme et frais comme un «Gardon». L’on se faisait des «Poissons» d’avril et demandait au coiffeur une «Raie» au milieu.
Sommes-nous dans la possibilité, comme autrefois, de pouvoir rire, en pleine insouciance, telle une «Baleine», même serrés comme des «Sardines» en salle de classe comme dans des transports peu confortables ? Tous l’on s’entraidait, se soutenait, tout naturellement en se tendant, en cas de besoin, une «Perche».
Aujourd’hui ce n’est plus comme des «Sardines» mais plutôt comme des «Anchois» que l’on se retrouve, serrés, dans les transports, qu’ils soient publics ou collectifs. De ces derniers n’en parlons même pas ! Et pour ceux se déplaçant en quatre roues, le sport national est désormais celui de la queue de «Poisson».
En outre, c’est devenu leur quotidien, les citoyens sont envahis par ces immondices qui jonchent les rues et que nos narines commencent à reconnaître à l’odeur du “Hareng” pourri, ces rues où certaines personnes ont eu, parfois, la malchance de croiser des voyous, des «Barbeaux», qui n’hésitent pas à utiliser la manière forte pour les délester de leurs objets de valeur. Elles restent alors figées par la stupeur comme «Médusées».
Et puis il y a cette organisation mafieuse, une appellation qui nous vient tout droit de nos voisins siciliens, surnommée la « Piovra » autrement dit, la «Pieuvre» en italien. Ce surnom donné à cette organisation vient de son immense réseau; un réseau «Tentaculaire». qui prend davantage d’envergure quand on sait que la «Pieuvre» peut régénérer ses «Tentacules» lorsqu’elle en perd une ou plus.
Avec le laisser- aller, le laisser- faire, sous différents prétextes, ces «Tentacules» se sont maintenant bien répandues partout à travers le pays et ont bien réussi à infiltrer tous les domaines de notre société : politique, économique, social. Le plus grand risque maintenant est de se retrouver à se mouvoir au sein d’une classe sociale dont le but est de dominer, d’avancer ou de se promouvoir en se faisant des sales coups les uns les autres, étymologiquement, dans un panier à «Crabes».
Des traders sans scrupules, des «Piranhas» lorsqu’ils sévissent en Bourse, des «Requins» de la finance ou encore des «Loups» dans le monde des affaires autant de prédateurs, sous-marins, qui cherchent à bouffer les autres dans le domaine des affaires. Si pour l’instant la société est restée fermée comme une «Huître» la question est de savoir jusqu’à quand va-t-elle demeurer étonnée, à faire des yeux ronds comme des yeux de «Merlan» frit? Elle n’est certes pas restée muette comme une «Truite», une «Carpe» ou un «Brochet» mais il n’est plus possible, aux dirigeants, de tenter de slalomer ou de chercher à se défiler comme une «Anguille».
Rien ne sert donc de chercher à brouiller le sujet, à noyer le «Poisson» par des envolées oratoires devenues peu crédibles. Le citoyen tunisien n’est pas un mou, sans ressort! Il n’est pas une «Moule» car gare à son réveil. Nous l’avons vu et vécu au tout début de l’année 2011. La frappe d’une «Vive» est douloureuse !
Et les larmes de «Crocodile» seront alors inefficaces.Et, pour reprendre ce dicton chinois (de Lao Tseu), il devient urgent de ne plus donner à un homme un poisson pour manger une journée mais de lui apprendre à pêcher afin de pouvoir manger toute sa vie. Il nous appartient, dès lors, d’agir au concret en enregistrant des résultats palpables afin d’éviter, car danger il y a, de nous retrouver face à cette image effrayante sortie droit d’un dicton bien de chez-nous : “Les «Poissons» se mangent entre eux et ceux, sans force, sont condamnés à mourir”.