Inutile de mentionner que la Tunisie est un pays faible en production d’énergie, ce qui rend cette ressource convoitée et source de préoccupation pour les agents économiques tunisiens, étant donné leur sensibilité vis-à-vis de toute variation, même minime, des prix des carburants. Entre déficit et compensation, le poids de l’énergie sur le budget de l’Etat devient de plus en plus lourd.
Le rapport sur la conjoncture énergétique émis par le ministère de l’Energie, des Mines et des Énergies renouvelables a révélé une situation alarmante concernant la balance commerciale énergétique. En effet, le déficit énergétique s’est creusé de 36% à fin avril 2018 en comparaison avec la même période en 2017 pour atteindre les 1473 millions de dinars. Cela est dû à la hausse importante (32% en valeur) des importations alors que les exportations n’ont augmenté que de 26%.
Baisse de la production
La production nationale de pétrole brut a atteint les 618 kilotonnes (kt) à fin avril 2018, enregistrant une baisse de 10% par rapport aux chiffres d’avril 2017. Cette baisse, détaille le rapport du ministère, provient principalement de la diminution de la production, entre autres, des champs de Baraka (-95%), Ashtart (-16%), Hasdrubal (-15%) ou encore Maamoura (-53%). Tout compte fait, la production journalière est passée de 44.3 mille barils par jour en avril 2017 à 39.8 mille barils par jour en avril 2018. Les ressources en gaz naturel ont connu pour leur part une diminution de 1% pour atteindre, en avril 2018, les 942 ktep. D’après le rapport du ministère des Energies, cette baisse est due principalement à la diminution de 7% du forfait fiscal sur le transit du gaz algérien .
Hausse de la consommation
La demande nationale en produits pétroliers a connu une baisse de 1% entre avril 2017 et 2018 pour se situer à 1464 ktep, portée principalement par la baisse de demande du fuel (-7%) et du petcoke (-22%).
La demande sur le gaz naturel a connu pour sa part une hausse de 8% par rapport aux quatre premiers mois de l’année précédente. Elle se situe cette année à 1623 ktep. Cette hausse est portée essentiellement par l’augmentation de la demande pour la production de l’énergie électrique de 8% et de 10% pour la consommation finale. La production électrique, note le rapport, reste le plus grand consommateur du gaz naturel à hauteur de 66%. Par ailleurs, les chiffres du ministère indiquent une hausse de 3% de la production de l’énergie électrique entre avril 2017 et 2018 pour atteindre les 5796 GWh.