C’est au siège de l’Association professionnelle tunisienne des banques et établissements financiers que le coup d’envoi des activités de PBR Rating, première agence tunisienne de rating, a été donné. La cérémonie organisée à cette occasion a vu également la signature d’un protocole de parrainage entre l’APTBEF et la nouvelle agence. L’événement a été rehaussé par la présence de Ridha Chalghoum, ministre des Finances; d’Ahmed El Karm, président de l’APTBEF et de Taoufik Baccar, président du conseil d’administration de PBR Rating.
La nouvelle agence aura pour mission d’évaluer la solvabilité des entreprises et la probabilité de défaut, explique Anouar Hassoune, directeur régional de PBR Rating. L’objectif de l’agence est de “permettre à chaque entreprise d’avoir une évaluation juste de son risque crédit”, a pour sa part indiqué Eymen Errais, coordinateur général de PBR Rating.
L’agence vise aussi à se développer au-delà du marché local et a déjà planifié le démarrage de ses activités, au Caire et à Casablanca, dès septembre prochain. Les marchés maghrébin et africain sont aussi dans sa ligne de mire.
Plus de transparence
“Le besoin est là”, notamment pour les émetteurs de dettes, aussi bien bancaires qu’obligataires, a assuré Hassoun. Les bailleurs de fonds réclament une méthode structurée et transparente adaptée au contexte tunisien, a indiqué Errais. Cette agence aide les émetteurs ― privés ou publics ― à créer une dynamique dans un marché qui, pendant longtemps, dépendait de l’État, a signifié le coordinateur général. Elle permettra également de développer le marché secondaire obligataire et de mieux faciliter les émissions sur le marché, a-t-il souligné.
“La transparence, a souligné de son côté Taoufik Baccar, est un préalable pour le développement du secteur bancaire et financier”. Le rôle de la nouvelle agence serait alors, d’après le président de son conseil d’administration, de diffuser la culture de la transparence et de notation en proposant des services de proximité et des coûts acceptables. Le rating, poursuit Baccar, est une manière d’amener les entreprises à se faire coter en Bourse et d’accompagner les banques dans les besoins de notation de leurs risques.
Ahmed El Karm a noté, de son côté, que l’économie tunisienne manque d’instruments d’évaluation qui lui permettent de se financer convenablement. “Il est temps de remédier à ce vide d’autant plus que plusieurs règles et instruments financiers, à l’instar de Bâle II et III, sont basés sur le principe d’évaluation préalable”. Dans ce cadre, Ridha Chalghoum a indiqué que le rating va permettre aux émetteurs de dettes d’avoir plus de visibilité, ce qui va leur permettre de financer les entreprises surtout que l’épargne nationale a été divisée par deux depuis 2010 atteingnant les 11%.
El Karm a souligné également l’importance du rating en matière d’accès aux marchés financiers internationaux. Dans ce cadre, le ministre des Finances a appelé à l’adoption de normes internationales en termes de transparence afin de faciliter l’accès à l’épargne internationale : “Le taux d’épargne nationale de 11% n’est pas capable de relancer l’économie nationale”, a-t-il expliqué. Et d’ajouter : “Pour sortir de ce cercle vicieux causé par le déficit, qui a atteint les 10%, il est essentiel d’avoir recours à la dette externe non seulement pour financer le budget de l’État mais aussi pour financer l’économie nationale”.