Il n’y a plus à dire, protéger l’environnement est aujourd’hui une question de survie. Le 13 avril 2018, un atelier de réflexion a été organisé par le CAWTAR et le PMF FEM UNDP en collaboration avec le Centre international de droit comparé de l’environnement (CIDCE) pour restituer les travaux de la phase 6 du programme, présenter et discuter deux projets innovants: l’adoption d’une convention internationale sur les droits de l’homme à l’environnement et la création d’indicateurs juridiques capables d’évaluer l’effectivité des règles juridiques en matière d’environnement.
Le Programme de microfinancement du Fonds de l’environnement mondial (PMF FEM) adopte pour philosophie que les défis environnementaux globaux passent inévitablement par une prise de conscience et une exécution aux niveaux les plus bas des territoires : au niveau communautaire. En Tunisie, le programme a débuté en 1993, soit un an après sa création.
Plaidoyer pour un 3ème Pacte Universel
50 ans après que l’Assemblée Générale des Nations unies eut adopté le Pacte international sur les droits civils et politiques et le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels; près de 70 ans après la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, Michel Prieur, président du Centre international de droit comparé de l’environnement (CIDCE) affirme que le monde ne peut faire l’économie d’un pacte universel sur l’environnement.
D’autant plus que l’on est loin de constater l’unanimité planétaire face à cet enjeu humanitaire ! Cet instrument aura donc une visée procédurale, qui permettra de plaider l’effectivité de la loi devant des comités de contrôle nationaux (tribunaux) et internationaux, tel que pratiqué par les comités des droits de l’homme à Genève. En effet, l’accès à l’information, la justice, l’accès à l’eau, l’assainissement, l’alimentation, la lutte contre les catastrophes, sont autant de droits auxquels l’être humain doit pouvoir accéder dignement. Pour penser global, il faut être plusieurs ! Et lorsque l’on regarde au niveau planétaire, les ONG sont de véritables catalyseurs et redoutables lobbies des droits de l’homme face aux Etats.
“Le changement climatique et le besoin de protéger l’environnement nous imposent d’agir en urgence pour la sauvegarde de la planète et des espèces. Les politiques environnementales et le droit de l’environnement jouent un rôle central dans cet objectif” a indiqué Michel Prieur. Il ajoute qu’ aujourd’hui, il existe plus de 500 conventions internationales qui englobent tous les domaines de l’environnement.
Ce qui manque ce sont les mécanismes juridiques de contrôle de l’effectivité. A travers ce troisième Pacte, le rôle des ONG prend ici tout son sens : alerter les pouvoirs publics pour qu’ils tiennent leurs engagements. L’environnement est un droit de troisième génération, un droit fondamental et chaque individu a droit à un environnement sain.
L’universalité du droit, oui, mais l’habit ne fait pas le moine !
Tout commence par un pas. Et la somme des pas fait le succès. En Tunisie, la problématique n’est pas prise à la légère par les ONG ! Cet atelier fait suite à une série de workshops régionaux qui ont eu lieu en février 2018 au nord, au centre et au sud de la Tunisie, et auxquels ont pris part près de 80 associations locales et des représentants des institutions publiques.
Saber Ben Mbarek, coordinateur national du Programme de microfinancement du Fonds de l’environnement mondial rappelle que le PMF/FEM est spécialisé dans le renforcement des capacités et le financement des associations pour la réalisation de projets liés à la préservation de l’environnement. En attendant l’élaboration d’indicateurs juridiques favorisant l’effectivité de la loi, l’idée est d’édifier des modèles de projets pilotes, aux plus petits échelons, pour faire émerger des initiatives plus grandes à l’échelle gouvernementale.
Soukeina Bouraoui, directrice exécutive de CAWTAR, rappelle que les femmes sont les premières victimes des catastrophes naturelles et pour gagner le pari de l’environnement, il ne faut pas que la contribution et les besoins des femmes soient oubliés. A ce propos, elle informe que le centre oeuvre à promouvoir la contribution de la femme dans la préservation de l’environnement.
Ce travail passe par le renforcement des capacités des ONG et des femmes, en les aidant à créer des projets dans ce secteur. Ajoutant : “Les associations locales, essentiellement des femmes, doivent être conscientes qu’elles ont un grand rôle à jouer dans la préservation de l’environnement à l’échelle mondiale et dans la réalisation des ODD”.