Organisée par la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), la conférence sur l’utilisation de l’innovation et de la technologie dans le secteur de l’huile d’olive s’est tenue ce matin à Tunis. Étaient présents, lors de cet événement, plusieurs acteurs du secteur oléicole tunisien, marocains et européens.
Durant ces dernières années, la Tunisie s’est positionnée comme l’un des principaux pays exportateurs d’huile d’olive au niveau mondial. D’après Chokri Bayoudh, PDG de l’Office National de l’Huile, notre pays est producteur de 6% de l’huile d’olive mondiale. Avec une valeur annuelle moyenne de 500 millions de dollars, les exportations de l’huile d’olive représentent 60% de la production nationale.
Cependant, le pays exporte la plus grande partie de son huile d’olive en vrac. Certaines de ses huiles en bouteille connaissent, de leur côté, un grand succès au niveau international et figurent parmi les lauréats de prestigieuses compétitions.
D’après Mauro Meloni, directeur du consortium CEQ pour la qualité de l’huile d’olive en Italie, améliorer la compétitivité de l’huile d’olive tunisienne passe par l’amélioration la qualité et une plus grande efficience à tous les niveau de la filière. Meloni a également mis l’accent sur l’importance de travailler sur l’image de marque de la Tunisie dans ses marchés cibles. Pour ce faire, le responsable juge qu’il faut renforcer le partenariat public-privé. Celui-ci est porteur de complémentarité entre ces acteurs et de potentiel.
Développer la gamme et le profil des produits offerts est également important pour l’avenir de l’industrie oléicole en Tunisie, d’après plusieurs intervenants. La production d’huiles extra vierges ayant d’autres profils, telles que des huiles avec des goûts différents, des huiles issues de variétés uniques ou des huiles plus riches en polyphénols, permettrait aux producteurs tunisiens de gagner de nouvelles parts de marché, ont noté les experts.
La Tunisie produit également trois fois plus d’huile d’olive biologique certifiée que l’Espagne chaque année, et un volume encore plus important d’huile d’olive tunisienne est produit en utilisant des pratiques biologiques ou quasiment biologiques sans être certifié. Compte tenu de la demande croissante pour les produits biologiques ― le marché bio américain était évalué à 30 milliards d’euros en 2015 ― la Tunisie pourrait renforcer sa position sur ce marché en s’appuyant sur sa réputation déjà établie en matière d’agriculture biologique.