Mondher Ghazali, DG de L’UIB
L’Union Internationale des Banques a signé des accords avec la BERD et l’AFD pour faciliter le financement des PME. Le magazine le Manager a interrogé Mondher Ghazali, directeur général de l’UIB sur certains projets de la banque lors des Rencontres Africa.
Quels sont vos futurs plans en termes de financement des PME ?
Le financement des PME est au coeur de nos préoccupations, et les accords que nous avons signés avec la BERD ou l’AFD font partie de cette stratégie. Notre objectif est d’accroître les financements additionnels que nous apportons aux entreprises de 200 millions de dinars par an actuellement, à 300, voire même à 400 millions de dinars par an.
Pour ce faire, nous privilégions le financement de secteurs spécifiques où nous jugeons que les fonds ne sont pas suffisamment disponibles. Nous nous intéressons en l’occurrence aux projets dans les énergies renouvelables, dans la réduction des émissions et de la consommation de l’énergie, des thématiques très importantes pour la Tunisie aujourd’hui.
Dans le même sens, nous avons signé un accord avec la BERD pour accompagner les PME tunisiennes dans leurs efforts d’internationalisation.
Il faut reconnaître aussi que les PME tunisiennes n’ont pas les financements requis pour leurs projets. Il est très important que tous les acteurs contribuent de leur côté à leur financement. Il ne faut pas que les efforts de financement soient uniquement focalisés sur les grands groupes. C’est est une solution de facilité.
D’un autre côté, le financement bancaire ne suffit pas. Il faut que l’État contribue à travers le CDC. Le capital investissement a également un rôle très important à jouer.
C’est la jonction des efforts de tous les acteurs de l’écosystème de la PME qui permettra de fournir les financements nécessaires, ce qui est de nature à générer des retombées positives sur l’emploi et l’exportation.
L’heure est au digital. L’UIB est déjà à l’oeuvre avec, notamment, le lancement de ses applications mobiles. Où se positionne la banque par rapport à la transition digitale ?
Le secteur bancaire va connaître des périodes d’évolution et de révolutions technologiques très importantes. Nous sommes convaincus que les banques doivent y prendre part — c’est ce que nous faisons à l’UIB à travers nos initiatives d’innovation. En revanche, nous pensons que ces évolutions ne vont pas changer radicalement le rôle du banquier, qui va rester un acteur fondamental.
À l’UIB, nous ne craignons pas de voir le digital déporter une partie de nos activités vers d’autres acteurs. Mais il faut garder à l’esprit que la digitalisation permettra également de développer de nouveaux produits et usages et une meilleure satisfaction de la part des utilisateurs.
Nous considérons que le digital est une chance. Cette transition va amorcer de nouvelles ramifications et de nouveaux apports dans le secteur financier. Notre conviction est que le digital devrait contribuer à une amélioration concrète de la satisfaction du client.
La mobilité est un élément essentiel. Pour notre part, nous avons développé nos applications mobiles, et nous allons évoluer, petit à petit, vers la banque totalement digitale où le client, du moins en théorie, n’aura pas besoin de se déplacer vers une agence physique pour réaliser ses opérations bancaires.
Et puis, le digital va offrir à la banque plus d’efficacité grâce à l’automatisation des opérations. Le client ne pourra être que satisfait puisque les opérations vont être plus rapides, plus automatisées, et sans rupture de chaîne.
Sur toutes ces pistes, nous essayons de nous positionner en précurseurs en Tunisie.