Un prêt de 60 millions dollars sur 30 ans avec cinq ans et demi de grâce vient d’être accordé par la banque mondiale au gouvernement tunisien mardi 12 septembre pour financer un projet de lutte contre le chômage des jeunes. Fait marquant encourager les micro entrepreneurs, en l’occurrence les femmes.
Une première ! L’aide concernera à la fois les demandeurs d’emplois et les entreprises créatrices d’emploi. 60 millions de dinars pour financer un programme s’étalant sur six ans, visant d’emblée à créer 10 000 emplois directs-entre microentrepreneuriat et employabilité-, sans compter ceux qui en bénéficieront indirectement. Le projet baptisé Moubadiroun — avec comme un parfum d’innovation- est une belle manifestation d’un PPP qui œuvre pour promouvoir la croissance et la création d’emplois. En effet, si le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle est le maître d’œuvre, interviennent également le ministère de l’industrie et des PME, le ministère des affaires sociales, le ministère de la jeunesse et celui de la femme aux côtés des partenaires du secteur privé qui seront sélectionnés. Autre aspect innovant de cette démarche intégrée est une totale transparence pour ce qui est des règles de sélection mais également des mécanismes de suivi. A cet égard, les bénéficiaires pourront avoir des cartes de redevabilité.
Le projet compte financer les populations fragiles en l’occurrence les jeunes défavorisés entre 18 et 35 ans dans les régions du Centre-Ouest, du Nord-Ouest, du Sud et des gouvernorats de Sfax et de Manouba. Les interventions se feront à travers une subvention en capital accordée aux entreprises pour employer plus mais aussi via une assistance aux demandeurs d’emplois. Des comités régionaux composés des représentants des ministères et des partenaires du secteur privés siégeront dans les gouvernorats pour décider et superviser l’exécution du projet. Seront privilégiés le développement des chaines de valeurs, les filières à forte valeur ajoutée et à forte employabilité.
Les femmes microentrepreneures bénéficieront également de l’aide et de l’assistance. Les plus vulnérables d’entre- elles, c’est-à-dire celles s’occupant de personnes malades, de personnes âgées ou ayant des enfants en bas âge auront droit à une discrimination positive.
Un concept innovant venant en appui à la fois aux deux côtés de la balance. Il est même attendu un retour d’investissement de l’ordre de 20%. La prochaine étape serait son entrée en vigueur après qu’il soit voté et ratifié par l’ARP.