Ultra Mirage El Djerid
À l’orée des dunes du Sahara, à quelques encablures du somptueux Chott El Djerid, la perle du désert tunisien, Tozeur, s’apprête à accueillir, le 7 octobre prochain, l’Ultra Mirage El Djerid, une course de 100 km d’une ampleur inédite. C’est un décor des plus augustes surplombant les rivières, les roches et les canyons du majestueux Sidi Bouhlel que le premier Ultra Rail tunisien s’est choisi pour toile de fond. Un creuset alliant élévation de soi et exultation autour d’une manifestation à double vocation sportive et touristique. Voilà, en somme, comment Amir Ben Gacem, initiateur de la course, compte, avec le concours exclusif de la Biat Assurances, raviver la flamme tunisienne. Rencontre.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours?
Amir Ben Gacem : J’ai forgé ma carrière dans le milieu ultra compétitif de la finance au coeur de la City. Mon master professionnel en marché financier décroché de l’Université Paris Dauphine, j’ai tout de suite rejoint le groupe BNP Paribas à Londres en tant qu’analyste. Ensuite, j’ai assuré des postes de responsabilité au sein de HSBC et de Morgan Stanley avant d’endosser aujourd’hui le poste de responsable vente marchés émergents chez Credit Suisse.
Comment est née cette passion pour le running?
Il est vrai que c’est un métier très prenant et très stressant. En 2012, J’ai commencé à sentir le besoin et l’envie de pratiquer la course.
J’ai participé de même aux marathons de Londres et d’Istanbul. Je me suis adonné à cette activité avec beaucoup de ferveur jusqu’à ce que je sois épris des ultramarathons.
J’ai commencé à en pratiquer en 2016. A ce niveau, il est exigé une grande discipline et beaucoup de rigueur. Le premier fut le Marathon du Sable au Maroc. Je me suis donné pour ambition d’en faire régulièrement un par an. C’est là où il y a eu le déclic qui a fait naître l’ultra mirage. Admiratif du paysage du sud tunisien, je me suis posé la question pourquoi la Tunisie ne figure pas dans le palmarès des ultramarathons ? J’en ai fait mon challenge depuis quelques temps.
Présentez-nous l’Ultra Mirage El Djerid?
L’Ultra Mirage El Djerid est le premier ultra-marathon tunisien qui s’étend sur une distance de 100km à parcourir en 20 heures. L’édition de cette année se déroulera à Tozeur le 07 octobre prochain et accueillera une cinquantaine de coureurs tunisiens et étrangers.
Comment l’idée d’un ultra-marathon est-elle née et quels sont ses principaux objectifs?
En tant que coureur et baroudeur, je parcours de nombreux pays. A travers mes voyages dédiés à la course, je me suis aperçu que la Tunisie tardait à se mettre au diapason de ses voisins, lesquels organisent leurs propres courses de très longue distance à l’instar du Maroc, de l’Algérie ou encore du Sultanat d’Oman. A travers cette course, j’espère inscrire la Tunisie dans le droit fil des grands organisateurs de courses ultra trail dans le monde. Nous avons la chance de compter parmi les déserts les plus pittoresques au monde mais il reste, hélas, associé à ses dunes de sable.
Mon vœu est que cet événement, à la fois sportif et touristique, puisse attirer les projecteurs sur le parcours olympien du désert tunisien et faire émerger une nouvelle génération de sportifs à même de participer à de grandes compétitions internationales et érigeant la course en mode de vie. Cette course a une certaine accessibilité et exhorte par le challenge qu’elle propose au surpassement de soi dans l’exaltation d’une charmante destination et du sens aiguisé d’une organisation 100% tunisienne.
Quelle sera l’étendue de cette course? A combien s’élève le nombre de participants?
Les inscriptions sont déjà ouvertes. Elles seront closes le 7 septembre soit un mois avant le coup d’envoi de la compétition. Nous avons déjà enregistré une cinquantaine d’inscriptions. La liste des participants avoisinera les 70 coureurs hommes et femmes confondus. De nombreux étrangers seront de la fête, une vingtaine environ.
Quid de la participation des jeunes?
L’ultra-marathon a la réputation d’être une course où l’endurance psychologique joue un rôle central. C’est moins la prouesse physique que le facteur psychologique qui sera de mise. Les jeunes se distinguent mieux dans les courses de moyenne distance. Leur faible participation tient à ce facteur.
Avez-vous reçu un soutien de la part des autorités officielles?
Nous avons rencontré la ministre de la Jeunesse et des Sports qui nous a promis un appui logistique et un suivi permanent. Nous pouvons nous prévaloir du soutien de nos partenaires tels que la BIAT Assurances et les fournisseurs Fourat et Go Sport qui veillent à élargir l’accessibilité de cette course. Nos partenaires, d’une manière plus générale, le secteur privé, croient en ce projet et partagent nos valeurs. C’est une communion qui tend à accroître la notoriété de cette course dont les frais restent relativement élevés. Étendre ses horizons est une manière pour nous d’ancrer cette pratique dans notre culture.
Comment assurerez-vous la sécurité des runners ?
La sécurité s’effectuera à deux niveaux. Il s’agit d’abord d’assurer la sécurité des coureurs et de nous assurer de leur état de santé. Nous avons établi un contact régulier avec tous les coureurs afin de cultiver un terrain propice à l’épanouissement de chacun. Quant à la sécurité du parcours, elle sera assurée par les autorités officielles de la ville de Tozeur, le gouverneur ainsi que tous les corps de sécurité seront sur le qui-vive. Et en cas de malaise, les coureurs seront rapidement évacués et transportés par nos véhicules d’urgence.
Votre mot de la fin?
Cet Ultra Rail se définit comme un appel à la sportivité mais pas seulement. C’est aussi une ode à la découverte des perles du sud tunisien. J’ai organisé ma première conférence à Tozeur pour mettre en lumière l’attractivité de cette région. Je veux que cette course soit une fête à la fois sur le plan sportif mais aussi touristique. Et c’est à cela que nous nous ingénions tous.