L’UTICA a organisé dans ses locaux, en collaboration avec l’Ambassade canadienne en Tunisie et la Chambre nationale des Femmes chefs d’entreprise, une table ronde présidée par Ouided Bouchamaoui, et rehaussée par la présence de Lise Thériault, Vice-Première Ministre du Québec; Carol McQueen, ambassadrice du Canada à Tunis; et Raoudha Ben Saber, présidente de la CNFCE, ainsi qu’une délégation de femmes chefs d’entreprise canadiennes et tunisiennes.
Cette mission économique vise à renforcer et à dynamiser les liens commerciaux et économiques entre les deux pays en mettant l’accent sur l’importance d’une collaboration fructueuse pour garantir un avenir prometteur à l’entrepreneuriat féminin. Lise Thériault a déclaré que la Tunisie représente un partenaire de choix pour le Canada, notamment le Québec, insistant sur l’importance de développer les échanges économiques.
Avec un taux de 39% de femmes entrepreneures, le Québec est un exemple et une source de savoir-faire pour la Tunisie. L’occasion de mettre à profit toute l’expertise et l’expérience de ces femmes canadiennes au parcours exceptionnel à l’instar de Danièle Henkel, femme d’affaires dans le secteur de l’esthétique médicale, Claude Delage, vice-présidente chez Desjardins Entreprises Capital régional et coopératif, Ruth Vachon, présidente-directrice générale du Réseau des femmes d’affaires au Québec et Sévrine Labelle, présidente directrice générale de Femmessor.
Le témoignage de ces femmes a permis de présenter des modèles de décision déployés au Québec pour financer les entreprises et particulièrement les PME.
En l’occurrence, Desjardins entreprises Capital régional et coopératif, un gestionnaire de fonds dédié au développement. Il vise à mieux répondre aux besoins des entreprises en offrant des financements sous forme de capital-actions ou de prêt. Fort de plus de 35 ans d’expérience en capital-développement, il met à la disposition des entreprises un réseau et l’expertise nécessaire pour les accompagner dans la création de leurs projets. Sa force réside dans un portefeuille comptant plus de 450 entreprises partenaires, et qui plus est, réparties dans diverses régions du Québec.
Citons aussi Femmessor, une organisation dédiée au financement et à l’accompagnement des femmes entrepreneures au Québec. Elle octroie des prêts allant de 20 000 à 150 000 dollars. Des microcrédits de grandes envergures qui permettent aux femmes de démarrer leurs activités et de se développer par la suite. Ses actions de formations et ses activités touchent plus de 10 000 femmes. Elle accompagne de façon individuelle 1000 femmes chaque année et octroie plus de 100 prêts. Son modèle de décision assez unique en son genre, s’appuie sur une prise de décision émanant des femmes entrepreneures. En effet, la décision d’accorder un crédit leur est réservée et n’est pas l’apanage des banquiers.
Pour sa part, Ouided Bouchamaoui a souligné que les performances des femmes en matière d’investissement, de création d’entreprises et d’innovation ne sont plus à démontrer appelant à intensifier la promotion de la femme dans tous les domaines, en particulier celles qui travaillent dans les zones rurales. “La visite d’aujourd’hui n’est que le démarrage d’une collaboration que j’espère fructueuse”, a-elle déclaré. Elle a également insisté sur la multiplication des échanges d’expériences entre les femmes d’affaires tunisiennes et canadiennes dans le domaine de l’entrepreneuriat et de la mise en place d’institutions d’appui à l’entrepreneuriat féminin et à tirer profit de l’expérience canadienne, notamment en matière de formation, de coaching et d’échange d’informations.
Lise Thériault a annoncé que le Québec vient d’élaborer une stratégie «Egalité homme-femme». S’ajoutent à cela les actions et initiatives spécifiques qui ont été lancées avec les différents organismes pour faire en sorte que les femmes puissent devenir autonomes dans le monde. «Je suis convaincue que suite aux discussions que nous avons eues aujourd’hui, qu’il y a vraiment un réel intérêt quant aux perspectives de collaboration bilatérale et de réseautage afin de développer des relations gagnant-gagnant, notamment en matière d’entrepreneuriat féminin qui constitue un domaine très important pour le Québec», a-t-elle déclaré.
Consacrée à l’examen des opportunités de collaboration et de réseautage, cette manifestation a permis aux participantes de présenter les activités de leurs entreprises, leurs expériences et les difficultés qui ont entravé leur carrière entrepreneuriale.
A la fin de la table ronde, les deux parties ont convenu de renforcer leur coopération, notamment dans les domaines de la formation, des finances et de l’investissement.