La deuxième édition du baromètre du climat des affaires est le fruit d’une enquête qui a touché 367 entreprises industrielles stratifiées sur la base des secteurs, tranches d’emplois et gouvernorats. Lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’UTICA pour présenter les résultats de cette enquête, le directeur général de l’APII a affirmé que les résultats du baromètre présente une nette amélioration par rapport aux résultats de l’année précédente.
En effet, l’Indice du climat des affaires (ICA) mesurant le niveau de satisfaction des entrepreneurs et des gérants des entreprises industrielles est passé de 0.42 à 0.53 (sur une note maximale possible de 1).
Optimisme malgré tout!
Les chiffres publiés par l’APII ont montré que 45% des interrogés considèrent que les perspectives de 2019 sont en régression, contre seulement 16% qui ont constaté une amélioration. Pour 39% des interrogés, les perspectives de 2019 ne marquent aucun changement notable.
Pour ce qui est de l’année dernière, 78% des chefs d’entreprise interrogés estiment que le chiffre d’affaires réalisé n’a pas régressé: 50% disent que le leur est en augmentation, alors que 28% des chefs d’entreprise affirment que leur chiffre d’affaires demeure constant.
Ces chiffres reflètent les performances commerciales des entreprises sondées puisque 53% d’entre elles ont déclaré avoir eu de nouveaux clients. En revanche, 35% affirment avoir perdu des clients importants. Les données affirment, entre autres, que les industries agroalimentaires, les chimiques et les industries mécaniques, électriques et électroniques sont les plus performants en termes de sauvegarde et de renouvellement des clients. Dans le même cadre, moins de 4 entreprises sur 10 affirment avoir lancé un nouveau produit durant l’année 2018. Ce taux est de 60% pour les industriels en chimie et de 50% pour les entreprises des industries mécaniques et électroniques).
La formation gagne du terrain
Selon le baromètre, 7 entreprises sur 10 affirment avoir recruté du personnel durant l’année 2018 avec une prépondérance pour les industries du textile et habillement, les industries mécaniques et électriques ainsi que l’industrie chimique. Cependant, il est à noter que la majorité des recrutements a porté sur les ouvriers et les techniciens et que seulement 30% des entreprises ont renforcé leurs effectifs par des ingénieurs ou autres cadres.
La bonne nouvelle est que la formation a sa place dans la stratégie des entreprises industrielles puisque 55% des entreprises sondées ont consenti un effort de formation. Ce ratio avoisine les 80% pour celles dans les industries chimiques et les 70% les industriels de l’agroalimentaire.
Corruption en hausse
Certes, la Tunisie dispose de plusieurs facteurs attractifs liés à l’environnement de l’entreprise tel que la main-d’oeuvre qualifiée (30%), la proximité des zones logistiques (25%) et les avantages du développement régional (17%). Mais le tableau est loin d’être rose. De fait, 84% des enquêtés jugent que le phénomène de la corruption est toujours en hausse. En outre, 77% jugent que l’augmentation du taux d’inflation et du TMM ont un effet préjudiciable sur l’investissement. De leur côté, 54.4% des entreprises sondées estiment que la pression fiscale est lourde.
Pour ce qui est de la loi de l’investissement de 2016, censée améliorer le climat des affaires, 92.2% des interviewés ont exprimé leur insatisfaction, jugeant qu’elle ne répond pas aux attentes des investisseurs.