Les surprises du président Donald Trump ne s’arrêtent pas. Hier, il a menacé d’imposer «très bientôt» des droits de douane allant jusqu’à 200% sur les produits pharmaceutiques exportés aux États-Unis, et ce, lors d’une réunion avec son équipe ministérielle. De telles règles potentielles n’entreraient pas en vigueur immédiatement, déclarant qu’il «donnerait aux gens environ un an, un an et demi». Cela donnera assez de temps aux fabricants de médicaments qui décident de reprendre la production aux États-Unis.
Les détails concernant ces nouveaux droits de douane «seront communiqués à la fin du mois», selon le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, le temps que les études d’impact des importations sur la sécurité nationale soient achevées. La vague toucherait également les semi-conducteurs.
Les conséquences d’une telle mesure sont claires: augmentations des coûts, découragement des investissements aux États-Unis et perturbation de la chaîne d’approvisionnement en médicaments, mettant ainsi les patients en danger. Chaque dollar dépensé en droits de douane est un dollar qui ne peut pas être investi dans l’industrie ou dans le développement de futurs traitements.
Les marchés ne croient pas à une mise en place de ces barrières tarifaires, comme en témoigne la stabilité des cours des actions des big pharmas. Certains pensent qu’un délai d’une année constitue même une bonne nouvelle pour le secteur. La maîtrise du coût de la santé est un enjeu central pour les ménages américains. Ce chapitre consomme 17,6% du PIB, contre 10,4% seulement en Europe. Sur le front de la politique intérieure, c’est déterminant pour l’actuel locataire de la Maison-Blanche.