Si l’État est depuis quelques années dans le viseur des économistes qui l’accusent de causer un effet d’éviction en accaparant une grande part de liquidité (ce qui n’est pas faux), cela a permis de développer le marché secondaire de la dette.
Depuis le début de l’année, le volume des échanges sur le marché obligataire a totalisé 264,530 MTND, en hausse de 353,5% par rapport à la même période en 2024.
Ce marché est purement institutionnel, ce qui explique la taille moyenne importante des opérations, de 0,711 MTND. Les titres du Trésor ont représenté 86,2% des échanges (soit 228,155 MTND), ceux corporate 13,8% (36,375 MTND).
Les achats ont été essentiellement l’œuvre des OPCVM, à hauteur de 99,1%. Mais côté vente, leur part passe à 29,0%. Les comptes propres sont les premiers vendeurs (145,880 MTND). Les Tunisiens, en mode de gestion libre, ont massivement liquidé des positions, représentant 15,6% du volume total. Cela montre à quel point certains investisseurs se sont intéressés à la dette lors de la période de hausse des taux pour profiter de l’aubaine. Maintenant, ils sont en train de quitter ce marché et de retrouver le compartiment actions ou des placements bancaires sûrs.
Ce marché doit être développé davantage, indépendamment du contexte du taux. Il y a des avantages fiscaux intéressants, avec la déduction des intérêts perçus sur les emprunts obligataires et les BTA dans la limite de 10 000 TND de la base imposable. Il faut également penser à l’ouvrir aux étrangers qui pourraient être intéressés par de tels placements. Il est vrai qu’il s’agirait du fameux hot money, qui quitte rapidement le pays dès le premier choc externe, mais il peut aider à accumuler les ressources en devises, un facteur clé pour la bonne tenue de l’économie nationale.