Dans un contexte mondial marqué par l’urgence climatique et la nécessité de réformer en profondeur les systèmes énergétiques, Amen Bank s’affirme comme un acteur stratégique de la transformation durable en Tunisie. À travers une rencontre intitulée « Amen Bank, banque de référence pour l’accompagnement de l’entreprise tunisienne », la banque a réuni des experts de haut niveau pour tracer les contours d’une économie bas carbone, résiliente et compétitive.
Une transition énergétique devenue incontournable
Samir Amous, expert international en politiques énergétiques et climatiques, est intervenu lors de la première session pour présenter le cadre général, la mise en contexte, les avantages et les outils de la décarbonation. Il a notamment rappelé l’évolution historique de la transition énergétique: ce qui n’était, dans les années 1970, qu’une simple question de «maîtrise de l’énergie» s’est progressivement transformé en une nécessité globale, irréversible et urgente face à l’aggravation de la crise climatique.
Selon lui, cette transformation dépasse la seule question technologique. Elle implique une refonte systémique de notre manière de produire, distribuer et consommer l’énergie, en lien direct avec la transition numérique, industrielle, climatique et réglementaire.
Il a également insisté sur les engagements internationaux, notamment l’Accord de Paris, auquel la Tunisie a adhéré, l’obligeant à renforcer ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La Tunisie face à ses défis énergétiques
Rafik Missaoui, spécialiste de l’économie de l’énergie et des changements climatiques, a mis en lumière les vulnérabilités du modèle tunisien. Depuis les années 2000, le pays est devenu importateur net d’énergie, rendant son économie dépendante de la volatilité des prix mondiaux.
Il a indiqué que l’objectif, d’ici 2035, est de porter la part des énergies renouvelables à 18% de l’ensemble de l’énergie consommée, avec 50% de l’électricité provenant de sources renouvelables, soutenues par une capacité installée de 8000 MW.
Il a également souligné que les entreprises tunisiennes doivent intégrer ces enjeux non seulement pour améliorer leur compétitivité, mais aussi pour répondre aux exigences réglementaires internationales, comme le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) mis en place par l’Union européenne.
ESG et finance durable: un virage obligatoire
Aimen Ktari, directeur de la plateforme développement durable et ESG chez PwC, a replacé la question du développement durable dans une perspective stratégique et financière. Selon lui, les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) deviennent déterminants pour accéder au financement.
Il a insisté sur la nécessité d’une démarche structurée incluant: un diagnostic de durabilité, la définition des enjeux via une double matérialité, une feuille de route sur trois ans, un reporting régulier des actions mises en place.
Le bilan carbone, outil de compétitivité et de financement
Haithem Hadded, directeur industriel chez Sitex et expert en comptabilité carbone et durabilité, a apporté un éclairage technique sur la réglementation à venir. Le MACF imposera dès 2026 une déclaration des émissions carbone pour toute entreprise exportant vers l’UE, accompagnée d’une taxe carbone.
Il a expliqué les trois scopes du bilan carbone:
Scope 1: émissions directes de l’entreprise
Scope 2: consommation électrique,
Scope 3: émissions indirectes comme le transport des matières premières…
Un bilan carbone structuré devient ainsi un critère de financement et de crédibilité auprès des partenaires économiques et des bailleurs de fonds.
Amen Bank: catalyseur financier de la durabilité
Fidèle à sa vision de banque responsable, Amen Bank entend accélérer le financement de la transition énergétique. Elle renforce ses partenariats nationaux et internationaux pour faciliter l’accès des entreprises aux financements verts, promouvoir l’intégration des critères ESG dans la gouvernance d’entreprise, et soutenir les investissements en efficacité énergétique et énergies renouvelables.