L’encours de la dette publique s’est établi, fin mars 2025, à 135 154,9 Mtnd, en légère hausse de 122,6 Mtnd par rapport à décembre 2024.
La dette libellée en dinar représente 57,0% du total, soit 77 049,7 Mtnd. Par rapport à fin 2021, la dette a augmenté de 86,8%. L’accélération de l’endettement est due à l’intensification du recours aux mécanismes de l’emprunt national et des facilités directes auprès de la Banque centrale de Tunisie. Pour l’autorisation des 7 000 Mtnd de cette année, l’utilisation n’a pas dépassé le seuil de 2 650 Mtnd sur les trois premiers mois de 2025, ce qui laisse une marge de manœuvre assez confortable pour le reste de l’année en cas de besoin.
Pour la dette extérieure, l’encours s’est élevé à 58 105,2 Mtnd. Cela nous donne une diminution de 8 769 Mtnd depuis le pic de fin 2023. Cette tendance, principalement sous l’impulsion d’une décision politique de réduire le recours aux ressources extérieures, a permis de réduire la part des emprunts étrangers à 43,0% seulement de l’encours total contre 60,4% fin 2021.
L’essentiel de cette dette est de nature multilatérale (68,8%) contre 23,2% bilatérale. La dette privée ne représente que 8,2%. Par devises, 60,2% de cette dette est libellée en euro, contre 26,3% en dollars et 6,5% en yen.
Depuis le début de l’année, il y a eu un désendettement net de 2 259,8 Mtnd, dont 409,5 Mtnd sur le marché local. La réduction de la dette provient de celle extérieure, avec -2 669,3 Mtnd en net.
Nous pensons qu’avec ce que nous observons actuellement, en termes de comportement d’endettement par le Trésor, l’encours d’emprunts n’atteindra pas le montant estimé par la loi de finances 2025, soit 147 402 Mtnd. Certes, cela signifie une dose de flexibilité additionnelle dans les années à venir, mais une moindre croissance pour cette année. L’État demeure le principal opérateur économique et moins d’investissement prive l’économie de l’effet multiplicateur qui aurait été produit par le secteur privé.