L’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine, ZELCA, est en vigueur, depuis jeudi 30 mai 2019, après sa ratification par 24 pays africains ― desquels la Tunisie ne fait pas partie. Au total, l’accord a été signé par 52 pays depuis la création de la ZLECA en mars 2018 à Kigali sous l’impulsion du président rwandais Paul Kagamé.
L’accord vise à augmenter le commerce intra-africain de 60% d’ici 3 ans en créant la plus vaste zone de libre-échange dans le monde. Ce taux se situe actuellement aux alentours des 15% et représente le taux de commerce intracontinental le plus faible au monde.
Si elle se concrétisait, la ZLECA devrait couvrir un marché de 1,2 milliard de personnes, représentant un PIB de 2 500 milliards de dollars. Selon la Commission économique pour l’Afrique, la mise en œuvre de la ZLECA pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3 % en éliminant les droits de douane à l’importation.
Mais l’entrée en vigueur de la ZLECA n’est qu’une première étape pour atteindre ces objectifs. Les Etats qui ont ratifié l’accord devraient d’abord se pencher sur les règles d’origine des marchandises, les modalités d’arbitrage et les obstacles liés au déficit et à la mauvaise qualité des infrastructures. Ces pays poursuivent actuellement des négociations bilatérales, notamment sur les produits qui feront l’objet d’une libéralisation ou au contraire en seront exclus.
La phase opérationnelle de l’accord ne démarrera donc qu’en juillet 2019, lors du sommet de l’Union Africaine qui se tiendra au Niger.
Ce projet ne fait pas cependant l’unanimité. En effet, le Nigéria, première économie africaine en termes de démographie et de PIB, refuse d’adhérer à cet accord. Le Nigeria estime que la durée de 3 ans fixée pour conduire les négociations avant la signature de l’accord de création de la zone de libre-échange est courte et ne permet pas de consulter le secteur privé.